Certains musulmans ne veulent pas que l’on caricature Mahomet, ni que l’on critique l’Islam: une telle attitude est-elle défendable ou souhaitable, est-elle même possible dans nos sociétés occidentales ? Comme l’ont très bien dit Jacques Julliard et Luc Ferry, au cours d’un débat sur LCI, il est impossible que les musulmans demandent un traitement de faveur, un régime d’exception en quelque sorte: en France, depuis deux siècles, on « bouffe du curé » allègrement, on se permet toutes sortes de critiques ou de moqueries -parfois de très mauvais goût, parfois carrément scandaleuses…- à propos du christianisme: pourquoi, en vertu de quoi, des tenants d’une autre religion, fraîchement débarqués chez nous, seraient ils préservés de cet esprit anti religieux qui sévit partout ? Ils savent dans quelle société ils mettent les pieds en venant ici, ils sont tenus d’en accepter l’atmosphère, les moeurs, les pratiques; venir vivre en France n’est une obligation pour personne, respecter ses moeurs et ses habitudes est par contre une obligation pour tous…
Telle fut la position adoptée par Jacques Julliard, qui avait d’ailleurs du mal à contenir son exaspération vis à vis de l’arrogance de ceux qui formulent une telle demande….Luc Ferry abondait dans son sens, mais d’une façon différente, en prenant comme exemple Hegel et ses brûlots contre le christianisme: va-t-on cesser d’enseigner Hegel dans nos Universités? Poser la question, bien sûr, c’est y répondre: l’Islam a besoin, au contraire, d’être critiqué, comme toutes les religions, toutes les philosophies, tous les systèmes, et c’est précisément cela qui l’obligera enfin à faire cette introspection qu’il n’a jamais faite, à se remettre en cause, à s’étudier lui même, comme le fait par exemple le Christianisme depuis 2000 ans: si l’Islam se pose un problème à lui même, en quelque sorte, en même temps qu’il pose un problème au monde, c’est aussi et tout simplement parce que, dans les pays où il domine, il n’a jamais toléré aucune forme de critique ou d’opposition; il n’a jamais suscité d’investigations ni de recherches sur son texte fondateur (alors que la Bible ne cesse d’être commentée et étudiée…).
La grande Mosquée de Paris, la Ligue Islamique Mondiale et l’UOIF (Union des Organisations Islamiques de France) ont commis une erreur stratégique et ont mené un combat d’arrière garde lorsqu’elles ont intenté un procès à Charlie Hebdo, qui avait publié des caricatures de Mahomet: toutes trois ont été heureusement déboutées par les Tribunaux, qui ont relaxé Charlie Hebdo, au nom -entre autres…- de la liberté d’expression; un tel jugement (22 mars 2007) devrait inciter les responsables religieux musulmans à aller à l’essentiel, à balayer devant leur porte, à s’occuper des dérives qui poussent un nombre important de leurs coreligionnaires vers une violence aberrante et suicidaire; comment se fait il que ceux et celles qui pratiquent cette violence le fassent au nom du Coran? et qu’ils affirment trouver dans le Coran leur justification? Voila qui devrait occuper pendant un bon moment les responsables musulmans: ils trouveront là une occupation plus utile que celle qui consiste à pousser des cris d’orfraie dès qu’on ose pointer du doigt les multiples contradictions de leur livre et de leur prophète…
VERDU sur Éloquence : Tanguy à la tribune,…
“Il est bon !!”