Un lecteur attentif me fait l’amitié de rédiger un commentaire sur mon billet traitant du Kosovo et de la Serbie; dans une démonstration argumentée et rigoureuse -où pointe l’érudition…- il me fait pas moins de sept remarques, toutes basées sur des faits historiques indéniables; je lui donne acte bien volontiers de tout ce qu’il me dit, d’autant plus que, n’étant pas historien, et n’en ayant pas les compétences, mon propos n’était pas d’écrire un article « historique » ni d’épuiser le sujet ( après le lecteur?…). Tout le monde sait bien que, dans les Balkans compliqués, la situation est depuis fort longtemps proche de l’inextricable…. ; et je connais mieux les mondes ibériques, issus de l’Espagne et du Portugal, que ceux de l’Europe centrale et orientale; à défaut de bien les connaître, j’ai pour ceux-ci l’estime et l’intérêt que l’on peut porter à de vieilles Nations, où la France a toujours été perçue -et l’est encore- avec amitié… Mon but était et reste tout autre: je m’intéresse au « mental » de l’Europe, et je raisonne du point de vue de notre mémoire commune, de notre inconscient collectif commun.
Aujourd’hui, où d’une certaine façon la menace musulmane contre l’Europe peut paraître reprendre quelque consistance, je faisais référence aux deux époques où l’Islam a attaqué militairement notre Europe chrétienne. La première attaque , par l’Ouest en 711, fut immédiatement repoussée par les Francs de Charles Martel et, plus difficilement (il leur fallut huit siècles!) par les espagnols et les portugais, qui ont trouvé dans cette lutte séculaire l’occasion de refonder leur nationalité; la deuxième attaque eut lieu à l’Est, à partir de la conquête de Constantinople en 1453; elle devait mener les musulmans aux portes de Vienne, où elle ne fut définitivement stoppée qu’en 1683: mais pendant ces deux cent trente années, les peuples européens conquis ont fait tout ce qu’ils ont pu pour résister, ne pas renier leur Foi ni se renier eux-mêmes; certains ont cédé, mais dans l’ensemble la majorité est restée fidèle face aux envahisseurs, et c’est à cet héroïsme que j’ai voulu rendre hommage; c’est pour cet immense service rendu à l’Europe et à sa Liberté -donc à nous aussi…- que j’ai voulu témoigner la gratitude de tout européen lucide, heureux de n’être pas tombé dans la situation des égyptiens d’aujourd’hui (étrangers dans leur propre pays) ou des chrétiens en terre d’Islam, qui n’ont le chois qu’entre trois possibilités: la conversion forcée à l’Islam, l’exil, ou la « dhimmitude », c’est à dire un statut inférieur, une vie « bouchée »…
On ne peut que constater qu’aujourd’hui, à Constantinople, il n’y a plus de chrétiens, alors que ceux-ci représentaient 100% de la population lors de la conquête musulmane; osons la formule: les Turcs, c’est Hitler qui a réussi! Peut-être qu’après avoir rendu ce service immense à l’Europe, les Serbes (et les Autrichiens, et d’autres…) ont commis des erreurs et des horreurs; c’est même probable; qui n’en a pas commis? héritier et dépositaire de la révolution et de ses abominations, le président français était peu fondé à donner des leçons de morale aux serbes sur le Kosovo, et à approuver une monstrueuse punition collective!
On voit donc bien que je ne me place pas du tout du strict point de vue « historique » et du genre « qui a tort/qui a raison? », mais du point de vue d’un simple citoyen de l’Europe, restée libre de l’asservissement dans lequel sont tombées ces grandes cultures antiques: la Perse, la Syrie, l’Egypte, la Phénicie, l’Assyrie…; on voit ce qu’elles sont devenues, sous l’éteignoir de l’Islam! J’ai conscience que ce point de vue et ce jugement sont partiels, et donc forcément excessifs et, en partie, partiaux; et qu’ils ne peuvent prétendre (c’est pourquoi ils n’y prétendent pas) à la rigueur scientifique. Il n’en demeure pas moins qu’ils ne peuvent pas être dénués d’une part de justesse et de vérité, et je maintiens donc qu’aux Serbes, qui nous ont tant aidé, on ne pouvait pas « faire ça »: pas « çà », pas « comme ça »!……Le mot de la fin reviendra d’ailleurs à mon interlocuteur, puisqu’aussi bien il nous met tous d’accord de ce point de vue là en concluant son intervention (c’en sont les derniers mots) en évoquant, à propos du peuple serbe, « la hauteur de son héroïsme »…
Qu’il me soit permis de répondre à la réponse, non pour le plaisir de me singulariser, mais parce que, face à l’adversité qui nous opprime, il faut faire preuve de subtilité afin de savoir faire le geste politique juste et sdurtout ne pas se laisser manipuler par nos ennemis, et que j’ai quelque chose à vous dire sur ce point. Or une grande partie de vos polémiques portent sur la menace islamique, dont vous estimez qu’elle « peut paraitre reprendre quelque consistance ». Or à mon sens, c’est vrai et c’est faux. C’est vrai qu’il y a des terroristes, qu’il y a des violences et qu’elles sont souvent le fait de personnes d’origine musulmane. Il est donc tentant de désigner l’Islam comme l’ennemi dont la défaite synthétisera notre victoire et notre espérance. Cependant cette tentation est dangereuse et je conseille de n’y pas céder sauf manoeuvre tactique ponctuelle. Mes raisons sont les suivantes:
1/ Il n’y avait pas de péril islamique en france avant l’immigration insensée que nous avons subie, que nous subissons, et qui ne peut que s’accentuer dans l’avenir. Il convient donc, plutôt que de vociférer contre l’Islam, de concentrer nos recherches et notre critique sur l’immigration et ses causes.
2/ L’Islam est considéré comme un refuge identitaire par de nombreux peuples du sud face à une agression civilisationnelle de l’occident dont nous n’avons à mon sens nullement à nous montrer solidaires, puisqu’elle détruit notre identité comme elle détruit la leur.
3/ En désignant l’Islam comme l’ENNEMI absolu, nous nous faisons les supplétifs gratuits et jetables de forces qui, si elles ne sont pas nécessairement nos adversaires, n’ont en réalité aucune solidarité avec nous:
– L’Etat d’Israël et les USA qui, après avoir créé de toutes pièces les milices islamiques pour affaiblir le Fatah et les états laïcs ou procommunistes, instrumentalisent aujourd’hui l’anti-islamisme pour réaliser leurs projets.
– L’idéologie républicaine et ses tenants, responsables criminels de l’immigration, dont le projet avoué est de transformer en français de papier, atomisés,déculturés et dénationalisés, tous les peuples du monde entier qui se déversent sur notre pauvre pays. Il va de soi qu’ils ne voient aucun inconvénient à ce que nous les aidions dans cette tâche.
Je pose seulement la question : est-ce bien notre rôle ?