Qu’on arrête de tergiverser et de tourner autour du pot: que l’on dise « Non » une bonne fois pour toutes à la Turquie et que l’on clôture des négociations qui n’auraient jamais dûes être ouvertes. On connaît les raisons nombreuses des tenants du Non (dont nous sommes); nous ne rappellerons que les trois principales: la première est de simple bon sens; aucune personne raisonnable ne peut sérieusement avancer que l’Europe a une frontière commune avec la Syrie, l’Irak, l’Iran et l’Azerbaïdjan: à trop dire n’importe quoi, a proposer des choses qui heurtent le bon sens le plus élémentaire, on n’est plus crédible, on se coupe des gens, et c’est ce qui est arrivé aux autorités européennes, et c’est ce qui a motivé pour une bonne part les « Non » français et néerlandais au projet de Constitution.
La deuxième raison est plus politique: contre toute évidence, les turcs nient le génocide arménien, qui est un fait historique avéré, une certitude bien établie. Imagine-t-on que la réconciliation franco-allemande (mais aussi celle de l’Allemagne avec tous les autres peuples européens) aurait pu se faire si les allemands n’avaient pas reconnu la monstruosité de la faute commise, et s’ils ne l’avaient pas clairement regretté et formellement rejetée? La réponse est non, bien sûr; à des allemands qui diraient: « non, il ne s’est rien passé! » et qui, plus grave encore, (mais c’est ce qui se passe en Turquie!) mettraient en prison celles et ceux qui évoqueraient les camps de concentration et la Shoah; à ces allemands-là on refuserait même de parler. Or on prétend négocier avec les turcs, qui nient le génocide qu’ils ont perpétré et qui emprisonnent celles et ceux qui le dénoncent: on croit rêver! La troisième raison est la plus profonde, selon nous: il suffit de voir ce qui s’est passé en Turquie sur le long terme; sans polémiquer, sans faire de doctes et longs discours, uniquement en observant les réalités; en s’abstenant même de juger: 1°) 1453 (conquête de Constantinople): IOO% de chrétiens dans la ville; 2°) 2007: moins de 1%! les derniers des mohicans, la réserve d’Indiens pour les touristes, et pour faire croire aux naïfs (de ceux que Lénine appelait les « idiots utiles ») que l’on est libre en Turquie!…
La simple juxtaposition de ces deux chiffres montre bien la conception qu’ont les turcs de la « vie ensemble », de la « politique » au sens premier; là où ils passent, tout le reste disparaît, il ne reste plus qu’eux, et leur terrifiante uniformité, partout! c’est cela que veulent ceux qui se font les chantres de la « diversité »? mais où est la diversité en Turquie? les turcs ont réussi leur « purification ethnique » là où les nazis ont heureusement raté la leur; et aujourd’hui leur pays, aussi monolithique, est autre que peu crédible, il est tout simplement effrayant! Si c’est à un « modèle » (!) pareil qu’on veut nous marier, merci bien! En fait, les relations internationales marchent aussi, en partie, à la confiance, à l’affectif; quand nous voyons ce qu’on fait les turcs dans le pays qu’ils ont pris aux Grecs, c’est simple: nous n’avons pas confiance! mais alors pas du tout!…..
Vous connaissez l’histoire de Toto qui saute un jour d’école et qui donne comme excuse à son maître : ma grand’mère est morte, j’étais malade et il y a eu une grève des autobus! Bien entendu personne ne le croit et il est puni. Eh bien j’éprouve la même impression à lire ce texte qui mélange des arguments incompatibles pour justifier le refus (légitime) d’accepter la Turquie dans l’Europe. L’argument du génocide arménien est absurde. Refusons-nous d’être alliés des USA au motif qu’ils ont massacré les indiens? Ou des Italiens sous prétexte que les Romains ont massacré et réduit en esclavage les deux tiers des gaulois? Cet argument est nocif en ce sens que c’est admettre que si les Turcs reconnaissaient leur faute, (en bref s’ils reconnaissaient l’impureté de leur histoire nationale) ils seraient plus acceptables dans l’Europe. L’argument de l’expulsion des chrétiens est également incompatible avec les bonnes raisons: c’est justement parce qu’Ataturk voulait faire de son pays un état laïque inspiré par la révolution française et non un empire religieux et multinational qu’il expulsa les chrétiens (grecs pour la plupart) en 1926.
Mais non!les Turcs doivent être exclus del’Europe tout simplement parce qu’ils ne sont pas européens.