Il s’agirait donc de créer un service de traduction systématique, et de mise à disposition des différents publics, de tout ce qui se publie d’important et de fondamental dans le monde, quelle qu’en soit la langue d’origine; non pas bien sûr de traduire tout ce qui se publie, mais de permettre aux chercheurs et à tous les publics de pouvoir travailler « en français » sur tous les sujets (politique et diplomatie, sciences, arts, histoire, philosophie, économie etc…). On pourrait être tenté de ne voir dans ce projet qu’un simple « anti google », dans la mesure où il s’agirait, de fait, de lutter contre une hégémonie -facile puisque sans concurrence…-, une uniformisation de la pensée, dues à l’effet de « rouleau compresseur culturel » dont Google est un bon exemple. Et il est bien vrai qu’il est urgent de lutter, de s’opposer à cet appauvrissement que représenterait à terme la domination universelle, de facto, d’une seule langue, d’un seul « esprit », d’une seule vision du monde. Par son omniprésence et son rayonnement tentaculaires, Google peut en effet symboliser une sorte de citadelle parfois hostile; à partir de laquelle rayonne une culture perçue comme une menace, voire un danger….
Mais le sentiment qui doit nous animer ne doit pas être fait d’inquiétude, de dépit, de jalousie; il est normal, et sain, que les autres cultures rayonnent; les anglo saxons proposent et diffusent leur façon de voir et de penser le monde: ils ont raison, et c’est naturel; cela n’est ni choquant ni condamnable; le problème vient de nous: c’est la France qui ne rayonne plus, qui ne parle plus au monde, qui ne diffuse plus sa civilisation, héritière des Grecs et des Romains, marquée du sceau du christianisme, et qui a sû -selon le joli mot que Jean Dutourd nous confiait un jour- « étonner le monde ». Et, de ce point de vue, il est évident qu’il ne doit pas s’agir d’être bêtement « contre » Google, mais de proposer intelligemment une alternative à ce qui ne doit pas être, devenir ou rester la seule proposition valable et concrètement utilisable par tous, au quotidien. Celles et ceux qui le souhaitent doivent pouvoir, à tout instant et sur tout sujet disposer d’une autre source d’information, diffusant une autre manière de penser, d’autres valeurs: bref, la vision française des choses et du monde… (à suivre…)
David Gattegno sur Jean-Éric Schoettl : « Le parquet de…
“Que de confusions lexicales ! … Récapitulons un peu, autrement il serait impossible de regarder clairement…”