Depuis huit ans que dure « l’affaire » (le mot « scandale » conviendrait mieux…), on a bien compris à quoi joue Khadafi. La première des choses est qu’il n’a pas le courage d’assumer, face à son opinion publique, l’impéritie de son régime (en l’occurrence les conditions déplorables dans lesquelles se trouve le système de santé libyen…); il utilise donc un système vieux comme le monde, archi employé par tous les dictateurs de tous les continents et de toutes les époques: « trouver » des boucs émissaires, accusés de tous les maux dont il est en réalité, lui Khadafi, le seul responsable (avec le régime qu’il a imposé depuis le coup d’état par lequel il s’est emparé du pouvoir).
Les chercheurs les plus éminents (dont le français Luc Montagnier) ont fait justice de l’accusation abracadabrante selon laquelle les cinq infirmières bulgares et le médecin palestinien -incarcérés depuis- auraient transmis le virus du Sida à 438 enfants: cette contamination a, en réalité, été rendue possible par les très mauvaises conditions d’hygiène dans les hôpitaux libyens, conditions franchement déplorables pour être tout a fait juste…
La deuxième chose est plus sordide: en demandant, en gros, un million de dollar d’indemnisation par enfant, il cherche à récupérer les indemnisations financières qu’il a été contraint de verser aux victimes des deux attentats qu’il a commandités: celui contre le Boeing de Lockerbie en 1988 et celui contre le DC-10 d’UTA en 1989. Mais comment a-til pu trouver le « truc », l’astuce, qui lui permette de jouer et semble-t-il -du moins pour l’instant…- de gagner ce coup fumant ?….
…C’est assez simple: il a suffit que la plus haute instance judiciaire libyenne décide de commuer en peine de prison à perpétuité la peine de mort infligée aux quatre infirmières bulgares et au médecin palestinien; cela est permis, et même prévu et organisé, si l’on peut dire, par le Coran: c’est « le prix du sang »; si une famille dont on a assassiné l’un des membres le souhaite, elle peut accepter un dédommagement matériel, qui efface et annule le crime. N’entrons pas dans une critique des moeurs et des coutumes d’autres populations, dont nous pouvons simplement constater qu’elles n’ont pas la même conception du Droit que nous et qu’elles nous sont, sur ce point comme sur tant d’autres, radicalement étrangères…; après tout, c’est leur affaire, et même si nous avons le droit d’en être surpris, voire choqués, au fond c’est leur problème…
Par contre on peut dénoncer l’ignominie d’un dictateur, ainsi que l’écoeurante manipulation des choses et des gens auxquelles il se livre. En somme, on assiste, sous couvert et par le truchement de l’Islam, qui sert en quelque sorte de caution moralo-juridique, à une sorte de « légalisation/banalisation » de l’enlèvement; c’est la Mafia institutionnalisée, à qui l’on accorde le statut d’honorabilité et de respectabilité diplomatique et internationale. L’Honorable Société aura fini par exister vraiment au grand jour et avec tous les honneurs: est-ce parce que cela se fait dans et par un pays musulman qu’on ne dit pas grand’chose, et qu’on tolère ce qu’on ne tolérerait certainement pas de la part d’un pays de tradition religieuse et sociétale autre ?…
Cording1 sur Ce crime impuni, contre l’honneur paysan
“Le monde paysan selon Gustave Thibon est mort depuis longtemps. Les paysans sont plus entrepreneurs de…”