Il y a cependant un point de vue qui mérite d’être pris en considération, chez celles et ceux qui défendent le principe de l’ouverture dominicale: c’est le cas des étudiants, ou des « petits budgets », qui ont besoin de ces heures supplémentaires pour payer leurs études, pour les uns, ou pour améliorer un salaire trop nettement insuffisant pour les autres. Remarquons tout d’abord que ces personnes au(x) revenu(s) modeste(s) n’en restent pas moins elles aussi des êtres humains; qui ont le droit, aussi, d’avoir une vie avec ce temps de pause nécessaire et bienvenu qu’est le dimanche (pour toutes les raisons exposées plus haut); ce n’est pas parcequ’on est modeste, ou étudiant, qu’on n’a pas le droit d’avoir son dimanche et d’en user à sa guise….Et si la solution, pour ces personnes, était à rechercher plutôt dans une ré-organisation des horaires en semaine?
Si, par exemple, au lieu de s’acharner sur ce pauvre dimanche, on généralisait, en la systématisant, l’allongement des durées d’ouvertures des commerces chaque jour de la semaine, jusque vers 21 heures, voire 22 heures; avec une ou deux nocturne(s) par semaine jusque vers 23 heures, voire minuit? Là les grandes surfaces, si promptes à vouloir ouvrir leur portes, seraient bien obligées d’embaucher des équipes de jeunes ou de donner des « heures supp » à leurs salariés exploités! et ainsi les étudiants qui ont besoin d’un petit salaire, ou les salariés qui ne gagnent pas assez, pourraient gagner ce qu’il leur faut, tout en ayant, eux aussi, leur dimanche libéré pour en user comme des êtres « civilisés », voire « spirituels »: est-on forcément éloigné(e) des « choses de l’esprit » -et plus encore des « choses de la religion »- parce que l’on est dans une situation matérielle précaire?. La lecture de Chateaubriand ou, pourquoi pas, l’assistance à la Messe Dominicale sont elles subordonnées à la longueur et à la consistance de la fiche de paye? « On » est peut-être jeune, « on » est peut-être pauvre, mais « on » n’est pas du bétail!…
Marc Vergier sur 2024 : Le taureau par la…
“Cher Pierre Builly, vos remarques sont toujours les bienvenues. Je ne garde pas la même impression…”