2) : le PS « touché au coeur » ?…
On le voit, Julliard ne mâche pas ses mots, et c’est somme toute assez réjouissant, du moins pour nous, « en face »… Mais le plus important et le plus intéressant reste à venir. Après avoir brossé le tableau sans concessions et sans complaisances de l’état réel des diverses composantes de la Gauche, Julliard va s’adresser au PS; le titre général de l’article publié est: « Socialistes, croyez-vous encore à vos mythes? » C’est dire que, bien plus qu’un simple état des lieux de la Gauche – déjà très intéressant en soi, certes- Julliard se propose d’aller beaucoup plus loin, et de monter assez haut. C’est là que cela devient passionnant, et plein d’enseignements pour nous. Là non plus Julliard n’y va pas par quatre chemins: « ….le mal est plus profond qu’une défaite conjoncturelle..;…c’est une défaite intellectuelle et morale. » Sarkozy l’avait d’ailleurs déjà dit, dès le soir de son élection: la Gauche a perdu parce qu’elle avait déja perdu la bataille des idées…
Écoutons, ou plutôt lisons, pêle-mêle ce que dit Julliard: « Il y a longtemps que le PS a cessé de penser et de croire ce qu’il raconte. Depuis 1989 au moins, date de la chute du Mur, la gauche tout entière est malade, parce qu’elle n’a pas su analyser ni tirer les conséquences de ce qui s’est passé. »; « …parce que, qu’on le veuille ou non, le socialisme (comme la Révolution, au dire de Clémenceau) est un bloc! que le communisme a été pendant près d’un siècle l’horizon d’attente du mouvement ouvrier tout entier. »; « …on dira encore que tout cela est de l’histoire ancienne et que la jeunesse d’aujourd’hui a d’autres soucis. Erreur! On ne vote jamais sur un programme, on vote sur une pensée, et même sur une arrière-pensée. Il n’est pas besoin de relever la tête bien haut pour savoir que l’horizon est bouché, que l’orient rouge est délavé, que le soleil levant s’est drapé de deuil. Or le fait est que jamais les socialistes ne nous ont donné une analyse convaincante de ce qui s’était passé, qui engageait pourtant la vision qu’ils se faisaient de l’avenir… »; « …rien qui nous explique pourquoi l’un des plus beaux rêves de l’humanité s’est transformé en un immense cauchemar…;…s’agit-il d’un vice intrinsèque ? ».
Julliard pose la bonne question, la question de fond, et met le doigt ou ça fait mal: en somme, la croyance est morte, la foi est éteinte: là où le christianisme, tant moqué par les adeptes de la nouvelle religion marxiste-léniniste, « tient » depuis 2000 ans, la foi marxiste aura à peine dépassé le demi-siècle! quelle dérision! tout ça, tous ces espoirs suscités, toutes ces horreurs perpétrées, tout ca pour ca ? pour rien que ca ? c’est Maurras qui avait, et qui a, raison: « L’Église est la seule Internationale qui tienne! ». Julliard lui donne raison aujourd’hui, même si c’est involontaire et même s’il veut encore y croire….. (à suivre…)
Cincinnatus sur Une initiative papale qui, curieusement, arrive…
“Nous ne sommes pas capables en France d’une révolution de velours, nous sommes incapables de faire…”