Le Roi d’Espagne est descendu dans l’arène, pour défendre la Monarchie.
Avant de parler de cette action inédite du Roi, essayons, en quatre notes, de dresser à grands traits le tableau général de l’évolution de l’Espagne depuis 1975, et de voir comment on en est arrivé à la situation d’aujourd’hui….
Les mauvais coups de Rodriguez Zapatero, apprenti-sorcier jouant avec le feu…..
Jusqu’à la défaite d’Aznar aux élections, et donc l’arrivée au pouvoir de Rodriguez, en 2004, la période qui s’était écoulé depuis la mort de Franco en 1975 avait été dans son ensemble très favorable pour l’Espagne. Une période qui recouvre tout de même 29 ans, ce qui n’est pas rien! Un peu comme on avait parlé, à une époque, d’un « miracle allemand », on avait pu parler de « miracle espagnol »; et on avait vu ces espagnols, restés assez longtemps comme « séparés » du continent, ré-investir en quelque sorte l’Europe, avec la volonté affichée -pour reprendre une expression qui avait été employée à l’époque- d’être, dans le domaine économique, « les japonais de l’Europe »….
Aujourd’hui, il semblerait bien que les choses soient peut-être en train de s’inverser ou, du moins, qu’elles risquent de prendre un tour nettement plus défavorable. Pourquoi? tout simplement parce que l’amnésie féconde -mais très fragile….- que l’Espagne a su se prescrire en ce qui concerne la Guerre Civile, depuis les années 1975, est peut-être en train de disparaître. Et pourquoi disparaîtrait-elle? A cause d’un seul homme, et de son inconsistance intellectuelle et personnelle, qui le conduit à mener une « politique » (mais en est-ce une? mérite-t-elle ce nom?) réellement négative, voire suicidaire, pour l’Espagne.
Il faut bien se souvenir que Rodriguez est arrivé au pouvoir par hasard, Aznar ayant perdu une élection qu’il ne pouvait pas perdre…; et aussi par défaut, car le PS, pris de court en quelque sorte, n’avait personne d’autre sous la main (un peu -toutes proportions gardées- comme Hollande au PS français après la déroute de Jospin…); Rodriguez s’est donc trouvé « bombardé » chef de rencontre d’un Parti tout aussi peu préparé que lui: aucun programme, aucune ambition, aucune idée, aucune grande vision, aucun travail de fond mené sous la période Aznar; la conjugaison de ces deux vacuités (celle du dirigeant et celle du parti) a conduit Rodriguez a masquer son néant intellectuel et politique de deux façons.
D’abord par ce que l’on pourrait appeler la « facilité démagogique »: lois sur les évolutions de société, consistant à faire passer à marche forcée, trop vite et trop brutalement, un pays qui n’était pas mûr pour cela dans une nouvelle société où tout est permis, pourvu que cela vienne battre en brèche les héritages séculaires d’une vieille Nation (1)…; Rodriguez, espèce de revenant ou sorte de pâle et falot soixante-huitard attardé, pense ainsi se concilier l’opinion en la flattant dans le sens du poil et en prônant le « tout est permis », « on peut tout faire, et dans tous les domaines » (2), pourvu seulement que ce soit subversif dans le domaine des moeurs …..
Ensuite (et là c’est plus qu’une erreur, c’est une faute, comme aurait dit Talleyrand) réveiller les vieux démons de la Guerre Civile et du passé, c’est à dire très concrètement ré-ouvrir les plaies qui commençaient à cicatriser…Rodriguez « explique » cela par son propre passé de personne qui aurait souffert d’un grand-père fusillé…C’est possible: cela justifie-t-il, pour au fond régler un problème personnel, que l’on replonge tout un pays dans une logique de Guerre Civile? Louis XII n’a-t-il pas eu ce mot grandiose: « Le Roi de France ne venge pas les injures faites au Duc d’Orléans » ? C’est à ce genre de comparaison qu’on voit que ce pauvre Rodriguez est bien loin d’être un « grand »…. (à suivre…..)
(1): mariage homosexuel strictement identique au mariage « traditionnel » (!) et ouvrant droit à l’adoption; laïcisation de l’enseignement, avec restrictions drastiques de l’enseignement de la religion; divorce rapide; et, mercredi 24 octobre, approbation de la « Loi sur la Mémoire Historique »:
(2): Rodriguez Zaparero ne serait-il finalement, en politique, que la traduction misérable et pitoyable du sketch de Chevalier et Laspalés: « Tout est possible, tout est réalisable…. » ? Mais les deux humoristes, eux, savent bien qu’ils ne sont qu’humoristes, et ne prétendent à rien d’autre qu’à faire rire. Rodriguez devrait tout de même finir par se rendre compte que, normalement, il est à la tête (hélas…) d’un grand pays !….
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