Le gouvernement parle depuis longtemps, en cas de grève, de garantir le fameux « service minimum », ce serpent de mer, véritable Arlésienne de la politique. Mais il y a un autre aspect du même sujet sujet sur lequel il devrait se pencher pour légiférer, afin de le régler lui aussi définitivement: c’est l’exorbitant « droit de blocage », que les grévistes s’arrogent ou tentent de s’arroger à chaque grève (on l’a vu souvent et on le voit encore actuellement dans les Universités, mais aussi dans les Transports). Un droit exorbitant, qui du reste n’existe pas en théorie, et n’est prévu par aucune règle ni aucun texte, mais qui existe bel et bien en fait, et qui est régulièrement « pratiqué » par les grévistes. Et qui permet à une petite minorité -des étudiants ici (souvent aidés du reste par des personnes extérieures à l’Université), des cheminots là…- de bloquer tous les autres: les étudiants qui veulent étudier, les usagers qui veulent se rendre à leur travail etc…etc….
Or, les Universités n’appartiennent pas à une petite minorité d’étudiants politisés, qui pourraient en faire ce qu’ils veulent, et les bloquer quand cela leur chante. Les transports n’appartiennent pas aux cheminots. Et ainsi de suite….: tout appartient à tout le monde, à l’ensemble de la collectivité qui a payé ces infrastructures par ses impôts. Et qui voit ces infrastructures régulièrement confisquées, en quelque sorte, par une minorité pour tenter d’imposer ses vues, comme si elles lui appartenaient à elle seule et en toute propriété!
Et cette minorité, d’étudiants ici, de cheminots là, qui bloquent et paralysent les Universités ou les Transports représente fort peu de gens…: on le sait, en France le taux de syndicalisation oscille entre 5 et 10% (plus près de 5 que de 10 le plus souvent…); il devient urgent de ramener ces syndicats et ces grévistes à une modestie proportionnelle à leurs effectifs, alors que c’est l’inverse: moins ils représentent, plus ils s’arrogent de pouvoir(s)! Il faut donc en finir avec des dérives inadmissibles et une pratique aberrante et parfaitement illégitime du droit de grève. Et il faut re-préciser ce droit, pour qu’il devienne ou re-devienne ce qu’il doit être, rien de moins mais rien de plus, et surtout rien d’autre: à savoir un droit, garanti par la Constitution, mais le droit de se mettre en grève soi même, et pas le droit de bloquer les autres, ni la société; pas le droit d’empêcher les gens d’aller à leur travail, ou d’interdire aux étudiants d’étudier: le droit de grève n’a jamais étét prévu par la Constitution pour être ou pour devenir « ça » …
Il ne suffira pas d’assurer un « service minimum » bienvenu: il faudra aussi, d’une façon finalement assez cocasse, faire appliquer et respecter le droit de grève…par ceux-là même qui l’ont dénaturé; et le faire en leur retournant un slogan déjà ancien, qui leur rappellera certainement quelque chose: « Il est interdit d’interdire!…. »
Cincinnatus sur Une initiative papale qui, curieusement, arrive…
“Nous ne sommes pas capables en France d’une révolution de velours, nous sommes incapables de faire…”