La Société de Géographie vient d’honorer notre ami Jean Raspail, en lui décernant son Grand Prix 2007 des explorations et des voyages de découverte. Si l’oeuvre romanesque de Raspail est bien connue, il est vrai que ses expéditions le sont parfois un peu moins: elles ont pourtant donné naissance plus d’une fois à de forts beaux livres, tel celui publié en 2005, « En canot, sur les chemins d’eau du Roi. » (sous titré « une aventure en Amérique »).
Depuis 1949, l’auteur a, ainsi, parcouru une grande part du continent américain, trouvant régulièrement la matière de nombreux ouvrages d’aventures dans ses propres expéditions: de Québec à la Nouvelle-Orléans par le saint Laurent et le Mississipi; à travers l’Alaska en automobile; mais aussi au Pérou, en Bolivie et, bien sûr, en Patagonie, terre qui nous a donné, pour notre plus grand bonheur, la « geste » d’Antoine de Tounens!…..
Si l’on est heureux pour Jean Raspail de la distinction qu’il vient de recevoir, on ne peut cependant que nourrir un regret: que l’Académie Française n’ait pas (pas encore?) ouvert ses portes à celui qui le mérite tant, « pour l’ensemble de son oeuvre » selon la formule consacrée. Une oeuvre dans laquelle on nous permettra peut-être de faire figurer en première place cette petite merveille d’élégance et de bon goût, de sensibilité, de poésie pure qu’est « Le Jeu du Roi »: « …Un petit garçon rêvait d’un royaume. Un roi – réellement, légitimement roi, mais de Patagonie – vivait seul, face à l’océan, dans un fort délabré de la côte du Ponant, attendant l’héritier qui recueillerait son rêve avec sa royauté. Il choisit l’enfant. Il lui fit partager les mirages de cette Terre de Feu où il n’avait peut-être jamais mis les pieds, mais qui était toute sa vie, son être même; il l’introduisit dans les mystères du royaume invisible qu’il portait en lui; il le fit roi… »
Merci à Jean Raspail, pour nous avoir introduit nous même -avec le jeune « héros » de son roman, et à sa suite- dans ce « Royaume invisible » où tout n’est que Pureté, Noblesse et Sensibilité. Où l’élégance du ton magnifie encore la hauteur du propos. Au sens étymologique, il s’agit d’un livre « enthousiasmant » (1). Vite, que l’Académie offre enfin à ce grand écrivain, bon serviteur des Lettres et de l’esprit français, la place qui, de toute évidence, est la sienne sous la Coupole: car si celui là est Roi qui rayonne, il est roi…..
(1): du grec « theos », dieu, qui donne « en/thousia », inspiration envoyée par les dieux, et « en/thousiadzô », être « habité » par les dieux, et de là « enthousiasme » et « enthousiasmer »….
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