Lors de l’intervention du Chef de L’État (1) on a eu un bon exemple d’une rupture profonde avec son prédécesseur Chirac. Ne le cachons pas, et ne boudons pas notre plaisir, nous avons été assez satisfaits d’entendre Nicolas Sarkozy parler français et, sans craindre d’appeler un chat un chat, qualifier à plusieurs reprises les émeutiers de Villiers-le-Bel de « voyous ».
Quelle différence avec Chirac qui, lors des émeutes de 2005, les avait appelé « les enfants de la république » et avait persisté – contre toute évidence – à voir en eux « une chance pour la France »! Comme il fut agréable d’entendre Nicolas Sarkozy « remettre à sa place » une Arlette Chabaud qui reprenait le refrain « gnan-gnan » du « parti immigrationniste » des « pauvres-jeunes-des-banlieues-exclus-et-marginalisés-et-gna-gna-gna-« (2). On gardera en mémoire cette façon qu’il a eue, sans grossièreté cependant, mais avec une fermeté de bon aloi, de l’interrompre en lui disant – en substance – que maintenant cela suffisait avec cette pensée unique, et qu’il ne fallait plus dire n’importe quoi…..
Une réelle avancée, donc, qui doit être saluée pour ce qu’elle est vraiment: enfin, à la tête de l’Etat, on rompt avec un aveuglement officiel et un discours en décalage parfait avec la réalité. Enfin on voit les choses comme elles sont. Du moins on commence….
« On commence » car, si Nicolas Sarkozy a accompli un pas important, fondamental, sur le bon chemin, disons-le tout net, il n’est pas encore arrivé au bout du chemin. Il ne suffit pas d’appeler « voyous » ces délinquants: il faut dire non pas une part de la vérité, mais toute la vérité. Et s’il est bon de commencer à rompre avec le mensonge de Chirac, il sera encore meilleur de rompre jusqu’au bout. Ces voyous, d’où viennent-ils? et comment, par quelle aberration, sont-ils arrivés chez nous?
Et là, malheureusement, force est de constater que Sarkozy s’est arrêté: pour quelle raison n’a-t-il pas -pas encore…- énoncé la « deuxième partie » de la proposition, et s’est-il arrêté à la première? Pourquoi, sur sa lancée, n’a-t-il pas donné la totalité de la vérité, que tout le monde voit bien et qu’Alain Finkielkraut aura eu le mérite de proclamer le premier: il s’agit de voyous africains, venus d’Afrique noire ou d’Afrique du Nord, peu importe: ce sont des voyous étrangers, même si – au moins pour une partie d’entre eux – la république a joué avec le feu et avec notre sécurité en leur octroyant follement, sans prendre la moindre précaution, la nationalité française;
« En France, on aimerait bien réduire ces émeutes à leur dimension sociale, les voir comme une révolte des jeunes des banlieues contre leur situation, contre la discrimination dont ils souffrent, contre le chômage. Le problème est que la plupart de ces jeunes sont des Noirs ou des Arabes avec une identité musulmane. Regardez ! En France il y a aussi des immigrés dont la situation est difficile — des Chinois, des Vietnamiens, des Portugais — et ils ne prennent pas part aux émeutes. C’est pourquoi il est clair que cette révolte a un caractère ethnique et religieux ».
Et ce qui est parfaitement clair, c’est que ces voyous qui se regroupent par bandes, dont le fondement est « ethnico-religieux » (pardon pour le terme!), ne s’assimilent pas et ne s’assimileront pas, tout simplement parce qu’ils ne le souhaitent pas. Cqfd…..
C’est cela aussi qu’il faut dire et dénoncer, Monsieur le Président: allez, encore un effort!…..
(1): intervention du Président de la République sur TF1, interrogé par Arlette Chabaud et Patrick Poivre d’Arvor, le jeudi 29 novembre.
(2): on aura remarqué qu’à côté d’une Arlette Chabaud aveuglée jusqu’au trognon par l’idéologie, le discours officiel et le conformisme sclérosant de la pensée unique, PPDA est resté nettement plus raisonnable, et très en retrait par rapport à l’attitude de sa consoeur coupée des réalités…..
Cincinnatus sur Une initiative papale qui, curieusement, arrive…
“Nous ne sommes pas capables en France d’une révolution de velours, nous sommes incapables de faire…”