…..Avec Versailles, c’est un peu la même chose, mais dans un autre domaine, qui n’est nullement secondaire bien au contraire: la France s’affirme et triomphe dans le domaine de l’art de vivre, du raffinement, de la Civilisation tout court. Une civilisation vécue et partagée par l’ensemble d’un peuple policé et éduqué lui aussi, à la suite de ses élites (4). Et ceci non seulement n’est pas secondaire, mais c’est même supérieur, c’est essentiel: car pourquoi nous battons-nous? Pour une « technique », une « forme » de gouvernement? Ou -ce qui est bien sûr le cas- pour que la société s’épanouisse dans une authentique Civilisation brillante et raffinée?
Écoutons Alain Decaux: « Que découvre l’étranger qui, en 1788, parcourt la France? Un pays de 26 millions d’habitants -le plus peuplé d’Europe- dont l’opulence le frappe. Une nation en pleine expansion économique. Une agriculture de plus en plus prospère. Un commerce florissant. Paris est, pour le monde entier, l’incarnation d’une civilisation portée à son plus haut degré. Toute l’Europe parle français. » (5)
C’est avec ce « miracle français » dont Versailles nous renvoie l’image que nous voulons renouer, par delà la coupure révolutionnaire. Mais ce « miracle », bien sûr, ne s’est pas produit tout seul: il a été rendu possible « par » et « avec » le régime qui a fait la France, et qui a fait sa grandeur….
Quand nous disons qu’il faut faire vivre et re-vivre Versailles, c’est précisément et essentiellement pour cette raison de fond: Versailles, c’est la Royauté prouvée non plus par l’Histoire mais par la qualité de vie qu’elle a apporté; c’est la Royauté prouvée par la civilisation et le raffinement qu’elle a su créer; c’est la Royauté prouvée par la Beauté, par l’Art, par la Culture qu’elle a fait éclore.
Versailles c’est le témoin de notre grandeur passée; c’est le témoin de la grâce et de l’élégance, du raffinement et de la distinction que nous avons connu grâce à la Royauté. Et le sens de notre combat, politique, est précisément de renouer avec cette institution qui, après avoir « fait » la France, l’a mené aussi loin et aussi haut.
« Qui n’a pas connu l’Ancien régime ne sait pas ce que sait que la douceur de vivre« , disait Talleyrand. De cette douceur de vivre, Versailles n’est-elle pas la meilleure illustration? à nos propres yeux et à ceux, admiratifs, du monde entier?….
(4): une civilisation et des moeurs qui n’ont pu se développer qu’à l’abri de ce « parapluie » que représentait le pouvoir royal: voilà une bonne illustration du « politique d’abord » !…
(5): « 26 millions de royalistes » »Journal de l’Histoire 1788 », paru dans « Le Figaro », du 13 juillet 1988 au 25 août 1988.
Luc sur Une initiative papale qui, curieusement, arrive…
“Oui.”