C’est celle de Christophe Barbier, dans son édito-vidéo du mercredi 23 janvier. Consacré en grande partie à la suppression des départements (une suppression qu’il appelle de ses voeux, on va le voir…), Christophe Barbier se révèle, dans cet édito, un pourfendeur avisé et féroce du Pays Légal, avec ses archaïsmes, ses égoïsmes et ses privilèges, désuets mais férocement défendus…
Dans la forme comme dans le fond, cette chronique est un vrai régal, et la pertinence de la critique s’y double d’un choix des mots jubilatoire.
Les départements? Des « vieilles lunes »! « Quel archaïsme! quelle honte….Bien entendu, il faut supprimer les départements…Il y a surtout une recherche d’efficacité, d’économie….il y aurait moins d »argent gaspillé…et puis il y aurait plus de dynamisme, de circuits courts dans les décisions de l’organisation politique française« . Et Christophe Barbier, emporté par son élan, de lancer cette savoureuse remarque: « Ca consomme beaucoup, un Conseiller Général! ». Ne devrait-on pas, pour cette seule remarque, lui décerner au moins la Légion d’Honneur?
Mais voilà, note Christophe Barbier avec lucidité et amertume, même s’il s’en amuse: il y a « la révolte des parlementaires qui disent: c’est à nous de décider, c’est à nous de réformer! Oui, mais qu’ont-ils fait ces parlementaires tenus par les lobbies; tenus par un rythme de travail trop lent; tenus par de l’absentéisme; tenus par des vacances parlementaires (ils vont maintenant, bientôt pendant six semaines, s’arrêter de travailler); qu’ont-ils fait, les parlementaires, pour accélérer les réformes, que dis-je la Révolution Française? Pas grand’chose »….. Intéressante, surprenante, amusante cette « évocation » de la révolution. Nous avons souvent dit qu’à bien des égards nous étions en 1789: on se souviendra juste qu’en 1789, suite au(x) blocage(s) de la société par les parlementaires égoïstes et bornés, tout a sauté….
Il faut bien avouer qu’en guise de dénonciation du Pays Légal à travers ses conservatismes qui tournent à l’immobilisme, et ses égoïsmes qui tournent à la défense des avantages acquis (c’est-à-dire, pour parler net, des « privilèges »….), Christophe Barbier ne manque pas de talent! Il est bon que certaines choses soient dites et reprises par d’autres que nous: car on pourrait toujours nous reprocher de prêcher pour notre paroisse et d’être mûs par un anti-parlementarisme primaire, reproche que l’on ne pourra bien sûr pas faire à Christophe Barbier…
Et force est de constater que non seulement il fait notre travail, en quelque sorte, dans cette chronique, mais encore qu’il le fait fort bien.
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