Robert Badinter s’est illustré en prenant la tête du camp du refus, auquel il a cru devoir apporter une sorte de caution morale.
On ne peut pas, a-t-il dit en substance, priver de liberté quelqu’un en fonction de « crimes virtuels » qu’il pourrait commettre. Dans le domaine de la théorie pure, et si nous étions un peuple d’anges, et si nous étions sur Sirius, et si…et si…et si…..on pourrait discuter l’objection, et même l’accepter. Oui mais voilà, nous ne sommes pas dans la théorie pure, ni sur Sirius. Et ce sont les faits -têtus, comme chacun sait…- qui contredisent la si pure théorie pure de Badinter. Pour reprendre l’exemple de la jeune Anne-Lorraine, celle-ci n’a pas perdu la vie comme ça, par hasard, à 23 ans, comme on perd ses clefs ou son portable! C’est un violeur récidiviste, libéré à mi-peine!, qui l’a sauvagement assassiné: cela n’a rien de « virtuel »!…..
En 1995, il avait imposé une fellation à une jeune fille sous la menace de son couteau. Allez savoir pourquoi, le juge -vraiment très compréhensif…- n’a pas retenu l’accusation de viol mais seulement d’agression sexuelle. Il fut donc condamné à cinq ans, dont deux avec sursis. Mais bénéficia d’une remise de peine d’un an. Au total, donc, deux années derrière les barreaux, sans soins, puis une libération sans aucun suivi! On connaît la suite….
On est donc en droit de réfléchir à ce problème, afin de s’en prémunir et de se défendre. Et Robert Badinter ne se grandit pas en refusant par principe de voir la réalité en face, non pas telle qu’il la voit à travers ses lunettes roses mais bien telle qu’elle est, dans l’explosion exponentielle de toutes les violences et de toutes les barbaries. Et en refusant aussi de remonter aux sources: ce qu’il faut c’est aussi mener une lutte indispensable, en amont, contre cette pornographie industrielle, machine à faire du fric, qui induit forcément une grande part des comportements criminels auxquels nous assistons…..
Il nous semble normal et logique que l’on cherche à éviter la récidive. On peut, certes, approuver ou désapprouver tel ou tel projet de loi: mais le rejeter d’office et en soi; refuser par principe de seulement envisager qu’on en discute, voilà qui pour le coup nous paraît, à nous, intolérable. C’est un fait, malheureusement, qu’il y a des individus pervers et dangereux. Et la société a le droit -nous dirons même qu’elle en a le devoir- de chercher à se protéger et à protéger tous ses membres. Que viennent faire là dedans les cris d’orfraie de ces magistrats de gauche?
Ainsi le projet Dati leur rappelle les Lettres de Cachet? Vraiment? Ne feraient-ils pas mieux de remettre en cause le pouvoir exorbitant donné par la révolution et l’Empire au juge (« l’homme le plus puissant de France », disait Balzac)? Un pouvoir excessif, qui nous met tous en danger. (à suivre…)
Pierre Builly sur Quand, il y a 155 ans,…
“J’ai lu quatre fois « L’Éducation sentimentale » sans jamais en retenir quoi que ce soit ; c’est…”