Le Père François Jourdan, délégué du diocèse de Paris pour les relations avec l’islam, débattait avec Ghaleb Bencheikh, ancien recteur de la Grande mosquée de Paris et présentateur sur France 2 de l’émission du dimanche matin consacrée à l’islam. Le thème?: le Dieu des chrétien et celui des musulmans ne sont pas les mêmes…..
1°): Ghaleb Bencheikh a écrit La Laïcité au regard du Coran (Presses de la Renaissance – 2005). La séparation du politique et du religieux est-elle à jamais refusée aux peuples musulmans ? La vague fondamentaliste, les foyers de tension de par le monde et la réticence des hiérarques religieux semblent confirmer cette thèse en dépit d’une réalité plus nuancée.
Ghaleb Bencheikh répond d’une part aux préjugés tenaces sur l’« incompatibilité » entre la laïcité et le « fait islamique », et d’autre part aux islamistes qui brandissent le Coran comme une Constitution. Pour lui, une législation positive doit prévaloir sur le droit d’inspiration religieuse. Prônant un islam éclairé, il traite particulièrement de la question de l’égalité entre les sexes dans la mentalité islamique tout comme il désacralise la violence religieuse.
Puisés dans les sciences humaines, ses arguments militent d’une manière originale et audacieuse pour la laïcité. Pour un islam de beauté et d’intelligence.
2°): Docteur en théologie, en histoire des religions et en anthropologie religieuse, François Jourdan est prêtre eudiste et professeur. Délégué du diocèse de Paris pour les relations avec l’islam (depuis 1998), il a enseigné la mystique islamique à l’Institut pontifical d’études arabes et islamiques (PISAI) de Rome (de 1994 à 1998). Il enseigne actuellement à l’Institut catholique de Paris (depuis 1992) et à l’École Cathédrale (depuis 1998).
Il a écrit Dieu des chrétiens, dieu des musulmans : des repères pour comprendre (Ed. de l’Oeuvre. Collection Spirituelle – 3 janvier 2008). Perçu comme une mise en cause de la modernité, l’islam déroute, en particulier ceux d’entre nous qui s’inscrivent dans la tradition intellectuelle et spirituelle judéo-chrétienne. Le discours dominant, si pertinent soit-il par ailleurs, traite de la question islamique sans vraiment tenir compte des fondamentaux de cette foi.
Simplifié jusqu’à la caricature, quand il n’est pas méprisé au nom d’une prétendue ouverture d’esprit, l’aspect doctrinal des religions est aujourd’hui largement ignoré. Or c’est la doctrine qui définit l’identité et la vision du monde de chaque croyant.
Pour remédier à cette carence qui nous empêche d’avancer, François Jourdan analyse ici les postulats essentiels de l’islam et du christianisme dans leur cohérence propre. Cette mise à plat a le mérite d’ouvrir la porte à la compréhension mutuelle et donc au dialogue. Car pour entendre l’autre, il faut avant tout reconnaître sa différence.
La coexistence pacifique entre les croyances et les religions ne peut se réaliser sans une approche ouverte et décomplexée de ce qui les unit, mais aussi et surtout de ce qui les sépare……
Est-il bien nécessaire de comprendre, de connaitre l’autre pour le respecter? L’islam est-il la seule religion pour laquelle il faut « se cramponner » pour essayer de comprendre. Qu’on m’excuse, j’habite Nimes, pays de « parpayots » (sans aucun mépris). J’ai beaucoup d’amis protestants, mais nous ne parlons jamais de religion. Le probléme des croyances religieuses repose sur des convictions trés profondes et trés intimes; nul n’acceptera de s’en séparer, d’où la notion de respect mais pas forcément comprehension. Car savoir si notre Dieu est ou non le même…… Pour commencer « ces Dieu » sont-ils ou non Trinitaires? Quelle est la nature des Révélations? Sont-elles Divines ou humaines? Quant’aux interprétations…….
Il est clair que Romanité et Chrétienté sont des ciments solides pour l’Occident et que, plus on s’en écarte par des racines diverses, plus les hommes ont du mal à se regarder