A l’annonce de son décès, Max Gallo a rendu dans » Le Figaro « un bel et émouvant hommage à Lazare Ponticelli :
« … Il est le fils de la misère. Entre 1880 et 1914, des millions d’Italiens quittent leur pays et se répandent dans le monde entier, et d’abord en France et aux États-Unis. La vie de Lazare Ponticelli est ainsi exemplaire de cette fin du XIXe siècle. Pas de pain. Pas de chaussures. Pas d’école. Pas de travail. La mère dans les rizières de la vallée du Pô. Riz amer. Les sept enfants faméliques.. Puis le départ de la mère pour la France, « ce paradis où l’on mange »…. Lazare, enfant presque abandonné, se met seul en route pour la France et débarque à 9 ans à la Gare de Lyon…
…La guerre est aussi pour lui et d’autres dizaines de milliers d’étrangers l’occasion de montrer qu’ils sont prêts à verser leur sang pour la nation, en signe de reconnaissance. « J’ai voulu défendre la France, parce qu’elle m’avait donné à manger. C’était une manière de dire merci », déclare Lazare Ponticelli. Car c’est la faim qui a d’abord marqué sa vie…
…..Il a acquis ces vertus, la volonté, la détermination, l’obstination, la fraternité en regardant vivre le père et la mère. Il sait que chaque jour est un combat pour la survie. Et peut-être ses qualités sont-elles liées à la civilisation rurale qui a appris aux hommes, depuis des millénaires, que pour récolter il faut labourer et semer. Morale conservatrice ? Simple rappel des valeurs d’une civilisation qui a fait, dans le sang et les larmes, les peuples d’Italie, de France, d’Europe. Et le destin exceptionnel de Lazare Ponticelli, dernier combattant de la Grande Guerre… »
Immigré modèle, Lazare Ponticelli est aussi – et surtout ? – devenu en quelque sorte un modèle pour tous les immigrés. Il s’est épanoui en France, il a beaucoup reçu. Mais en retour il a beaucoup rendu, beaucoup servi, beaucoup aimé son Pays, la France; Seuls ceux qui agissent ainsi, et avec cette mentalité, sont – et seront – des immigrés heureux, des « immigrés réussis »…
Cincinnatus sur Une initiative papale qui, curieusement, arrive…
“Nous ne sommes pas capables en France d’une révolution de velours, nous sommes incapables de faire…”