Cette décision est donc fort surprenante. Elle n’a pas, cependant, que des aspects proprement militaires et « nationaux ».
De même que la guerre en Irak a des répercussions autres que strictement militaires (renforcement du terrorisme mondial, et accélération de la disparition des chrétientés primitives historiques entre autres…) la guerre en Afghanistan a, elle aussi, ses effets pervers, ses « dommages collatéraux »….
Voici, à ce propos, ce qu’écrit sur son blog (http://plunkett.hautetfort.com) Patrice de Plunkett, dans une note percutante intitulée « Afghanistan : qu’allons-nous faire dans cette galère ? D’après Londres, l’armée française va être engagée dans les zones de combat afghanes «
Nicolas Sarkozy à Londres cette semaine. Selon des sources proches du gouvernement britannique, le président français va envoyer un millier de parachutistes en Afghanistan dans les zones de combat. Les experts militaires français sont consternés. En effet, tout le monde sait que la guerre d’Afghanistan est enlisée, voire perdue d’avance. Mal conçue, mal menée… L’idée de stabiliser la région était juste, mais il fallait l’appliquer par des moyens autres qu’une invasion-occupation massive sous l’égide de l’OTAN. Il ne fallait pas envahir un pays qui a toujours su expulser l’envahisseur (britannique puis soviétique)… Au bout de six ans de guerre foireuse au sol et de bavures aériennes, dans un climat de trahison généralisée autour du pouvoir en carton de M. Karzaï, l’Afghanistan est un chaos. Les seigneurs de guerre ethniques ne se soucient que de gérer la production d’opium (record mondial). Les talibans contrôlent des régions entières et ne cessent de progresser. Pourquoi ? Parce que les populations comprennent le sens de leur lutte, alors que les Occidentaux sont des étrangers, venus au nom de rien et n’arrivant pas à cacher ce vide.
Nos parachutistes vont donc aller se faire tuer là-bas, et nous allons dépenser des sommes astronomiques pour cette guerre alors que nos caisses sont vides – comme le disait Sarkozy lui-même récemment. Pourquoi le fait-il ? Les intérêts français ne sont pas concernés par cette « guerre bâtarde ». Ce qui l’est, c’est le tropisme atlantiste du chef de l’Etat. Sa décision est prise pour être bien vu de la Maison Blanche et resserrer le lien de Paris avec l’OTAN, afin de se montrer, comme on disait au Moyen Âge (élogieusement), bon vassal. Mais la vassalité n’est pas une vocation de la Ve République, et ce suzerain serait particulièrement à fuir !
Du point de vue chrétien qui est celui de ce blog, la décision de Sarkozy est catastrophique. Envoyer nos troupes se battre sous le commandement de Bush après avoir prononcé le discours du Latran, c’est fournir à Ben Laden la pseudo-preuve dont il a besoin : celle d’une pseudo-connivence entre le Vatican et Washington. Alors qu’il n’en est rigoureusement rien dans la réalité…
Cette confusion est navrante au moment où le roi Abdallah d’Arabie saoudite, après avoir été reçu par Benoît XVI en novembre 2007, propose d’organiser un dialogue entre les religions musulmane, juive et chrétienne. Les oulémas saoudiens auraient déjà donné leur accord. Le roi se propose d’en parler aux autorités islamiques du reste du monde. Ceci paraît autrement important que le rêve élyséen d’être bien vu sur le Potomac…
VERDU sur Éloquence : Tanguy à la tribune,…
“Il est bon !!”