Bien sûr que nous sommes « pour le Tibet », pour le respect de sa culture, pour le droit des Tibétains à vivre paisiblement selon leurs moeurs, leurs lois, leur spiritualité….Bien sûr que ce que fait la Chine là-bas est révoltant et scandaleux, puisqu’il s’agit, ni plus ni moins, de la destruction méthodique d’une Culture, digne d’estime et de sympathie (1). Bien sûr que nous sommes, de même et comme tout le monde, pour un Darfour sans génocide….
Mais comment ne pas voir, au nom du principe élémentaire de réalisme, que de toutes façons nous n’avons pas la puissance ni la force nécessaire pour agir afin de sauver tout le monde, toujours et partout, sur la terre entière ?
Cette mentalité « interventionniste », historiquement, nous vient de la révolution, elle est née avec la république, qui a follement déclaré la guerre à une Europe en pleine paix avec nous, parce qu’elle pensait qu’elle allait changer justement l’Europe, et le monde, en y imposant « ses » idéaux. On a vu ce que cela a donné: vingt ans de guerre européenne, des millions de morts, une France épuisée, qui y a perdu une bonne part de son bien le plus précieux, sa jeunesse (partie mourir entre autre dans les rigueurs de l’hiver russe…) mais aussi une part non négligeable de sa force matérielle et de ses réserves accumulées pendant mille ans. Cet « interventionnisme » est à la fois risible dans sa puérilité, fort dangereux dans ses conséquences pratiques, et de toutes façons totalement inefficace. Il a épuisé la France, et il continuera à l’épuiser, sans aucun résultat concret autre que, justement, l’affaiblir et la vider de sa substance, pour rien. Il nous crée même des ennemis à l’extérieur….
Au temps des Rois, la France était forte, c’était une vraie puissance, et c’était même -sous Louis XV et Louis XVI- « La » super-puissance. Au Moyen-Age, les pays européens prenaient, librement, Saint Louis comme arbitre de leurs différends; plus tard ils parlaient français, toujours librement, sous Louis XV et Louis XVI, parce que la France était admirée pour sa Culture, sa Civilisation, son raffinement. La France n’avait nul besoin alors de chercher à en imposer, parce qu’elle en imposait, tout simplement, sans coercition. Elle était respectée, éventuellement crainte parce qu’elle était forte. C’est la révolution et la république qui se sont imaginé qu’il fallait imposer ses idéaux par la guerre. Alors que dans les cent années qui les ont précédées, nous n’avions eu nul besoin d’imposer notre langue ou le style de Versailles pour que tous les princes de l’Europe se fassent construire leur Versailles, ou pour que toutes les Cours d’Europe adoptent le français comme langue de la diplomatie, du droit, de la Culture, bref du bon goût et du raffinement. A ce moment là, oui, la France pouvait peut-être espérer changer le monde, par l’exemple et la persuasion. et nourrir ainsi l’espoir de contribuer -peut-être…- à une sorte d’adoucissement général des moeurs, et donc au progrès du monde;
Mais avec la coupure révolutionnaire la donne a changé: « on » a modifié radicalement la façon de procéder, « on » a décidé d’imposer quelque chose aux autres, de les forcer par les armes à faire ce qu’ils ne voulaient pas faire…..: en inventant sa théorie funeste des « idéaux-révolutionnaires-à-imposer par-les-armes », la république nous a en réalité fait faire un bond en arrière sans précédent connu….. (à suivre…)
(1); au fait, pourquoi aucun journaliste, aucun intellectuel, aucune voix ne s’élève-telle pour critiquer, « és-qualité », le marxisme persécuteur et tyrannique, qui fait en Chine aujourd’hui ce qu’il a toujours fait hier, ailleurs et partout où il a été au pouvoir ?…
Henri sur Journal de l’année 14 de Jacques…
“D’abord nous remercions chaleureusement le Prince Jean de ses vœux pour notre pays et de répondre…”