La France et les intellectuels doivent redevenir humbles, modestes et -surtout- réalistes. Nous devons arrêter de donner des leçons à tout le monde, comme le fait la république depuis ses origines, parce que c’est insupportable pour les autres. Et de toutes façons, répétons-le, dans l’état où nous a mis la république, rien ne nous autorise à donner des leçons aux autres, qui sont autant de coups d’épées dans l’eau.
Tout est en panne chez nous, tout est plein d’abus, tout est paralysé par tout plein de privilèges et de blocages: la démographie est en panne, la recherche est en panne, l’économie est en panne, le nombre excessif et ridicule de fonctionnaires paralyse tout par le simple ponctionnement qu’il faut opérer sur la richesse crée par le pays pour les payer (mal, d’ailleurs….). Oui vraiment qu’est-ce qui nous donne le droit de donner des leçons au monde entier ?
Cette prétention à parler pour le Darfour ou le Tibet est infondée, dangereuse et inefficace. Elle est infondée en droit, tout simplement parce qu’elle est infondable: la France n’a pas juridiction sur le Darfour ou le Tibet. Elle peut décider ce qu’elle pense être le meilleur pour l’Alsace, l’Auvergne ou la Bretagne mais pas pour le Tibet ni pour le Darfour. Elle est dangereuse parce qu’elle nous fait des ennemis, elle nous embringue dans des histoires dont il est impossible de prévoir les issues, sur lesquelles nous n’avons pas de prise, et dont les conséquences ne pourront que nous « retomber dessus ». Elle est enfin inefficace: on le voit bien, depuis que BHL fait ses ronds dans l’eau et gesticule sur le Darfour, qu’est-ce qui a changé là-bas ? Le Darfour continue à être génocidé, ce qui nous répugne et nous révulse effectivement….mais « ça » continue…
Luttons donc, politiquement, pour que la france redevienne une France royale, forte, respectée et admirée dans le monde entier. Et que l’on va chercher comme arbitre, comme au temps du roi Saint Louis. Ou que l’on prend comme modèle, comme au temps de Louis XV ou de Louis XVI. Et là nous pourrons peut-être espérer influencer le monde et changer peut-être un peu les choses. Le chemin est évidemment plus difficile (il est plus amusant de parader devant les caméras), mais il est aussi plus efficace (et c’est même probablement le seul efficace….. )
Alors que l’on clame son indignation, oui bien sûr. Que l’on marque sa désapprobation, évidemment. Mais que l’on ne soit pas naïf au point de s’imaginer que cela changera fondamentalement les choses. Et que l’on ne soit pas assez stupide pour mettre en péril les intérêts de la France…
Et si, enfin et surtout, le vrai service était d’ordre int
ellectuel et philosophique ? Et si, plutôt que de lutter avec emphase contre les moulins a vent et de déclarer une guerre pichrocoline perdue d’avance face à l’énorme Chine « on » rendait le service de démonter les raisons politiques et philosophique, au XX° et XXI° siècle de cette explosion et de cette multiplication exponentielle des horreurs auxquelles nous avons assisté et auxquelles nous assistons encore ? Et qui trouvent, pour une bonne part, leur origine dans la révolution française, catastrophe nationale mais aussi internationale, mondiale, comme l’évoquait Jean-François Mattéi dans son allocution du 21 janvier a Marseille. (1)
Quand les opinions publiques auront une claire conscience, une claire vision des origines idéologiques de ces horreurs contre lesquelles on veut nous mobiliser -à bon droit dans le fond, mais d’une manière totalement irréaliste dans la forme- et sans jamais expliquer le pourquoi du comment, les choses seront plus simples. Là les intellectuels ont un rôle à jouer. Oui, la révolution française, véritable apprenti sorcier, a déclenché, à l’échelle planétaire des forces qu’elle a été évidemment bien incapable d’arrêter, et elle se trouve ainsi être la cause directe de cette démultiplication de l’échelle de l’horreur, de l’échelle des horreurs…
Ce que les révolutionnaires ont voulu faire ils l’ont malheureusement « bien » fait: ils ont déclaré la guerre a l’Europe pour y propager -et dans monde aussi- leurs idées. Mais leurs idées ont nom totalitarisme, génocide, racisme, massacre d’un enfant innocent: « Qui sème le vent…. »
Et de cet ébranlement là ni la France ni le monde ne se sont pas encore remis…….
(1): voir la vidéo de Jean-François Mattéi dans la rubrique « Audio/Vidéo », au 6 février 2008;
Cincinnatus sur Une initiative papale qui, curieusement, arrive…
“Nous ne sommes pas capables en France d’une révolution de velours, nous sommes incapables de faire…”