A Rome, le 7 mars, Benoît XVI, recevant le Comité pontifical des sciences historiques, a critiqué l’amnésie (1) qui domine la culture européenne aujourd’hui, jusqu’à « oublier des époques entières » . Ce qui produit « une société ignorante de son passé et donc privée de mémoire historique ».
D’où « une perte d’identité » pour l’individu et pour la société… Benoît XVI insiste pour une revalorisation des études historiques. « Il ne s’agit plus d’affronter une historiographie hostile au christianisme et à l’Église ; aujourd’hui, c’est l’historiographie elle-même qui traverse une crise plus sérieuse (et) doit lutter pour sa survie dans une société imprégnée de positivisme et de matérialisme…… »
Des idéologies qui sont, de plus, polarisées sur les succès techniques et qui « déterminent la conception de la vie d’amples secteurs de la société »,malgré les catastrophes qu’elles ont déchaînées au siècle dernier. Résultat de cette domination, et de cet enthousiasme excessif pour le progrès matériel qu’elle a suscité : « Le passé apparaît comme l’arrière-fond ténébreux sur lequel le présent et l’avenir resplendissent des promesses d’avenir trompeuses. A ceci est aussi liée l’utopie d’un paradis sur terre, en dépit du fait que cette utopie se soit démontrée fallacieuse. » L’Eglise quant à elle a toujours encouragé une « culture historique authentique », y compris pour éclaircir à travers les siècles sa « mission complexe », a déclaré Benoît XVI.
Benoît XVI a indiqué que le danger s’accroît avec l’excessive place réservée à l’histoire contemporaine, « d’autant plus que les recherches y sont conditionnées par une méthodologie inspirée par le positivisme et la sociologie…et qui fait l’impasse sur des pans entiers de la réalité historique, jusqu’à des périodes entières ». Voilà ce qui s’appelle remettre les pendules à l’heure, et appeler un chat, un chat !…..
Ainsi, jour après jour, le Pape théologien instruit-il inlassablement. Si l’on osait la comparaison, certes un peu familière vu la Personne et l’Institution, on pourrait dire qu’il fait son « métier de Pape » comme Louis XIV faisait son « métier de Roi »….Un Pape enseignant, dans une eglise qui ne craint pas d’enseigner: elle est dans son rôle lorsqu’elle est « mater et magistra », avec à sa tête le nautonier qui indique la direction à suivre, lui le « Pater et magister »….
(1): …et plus précisément il a appelé à « affronter la politique d’amnésie qui domine aujourd’hui les sociétés européennes »: « Le désintérêt pour l’histoire est typique de ce courant, qui pousse à marginaliser les sciences historiques… Ceci favorise l’avènement d’une société oublieuse de son passé et dépourvue des critères acquis par l’expérience, d’une société qui n’est plus en mesure d’assurer la convivialité et la coopération nécessaire à bâtir l’avenir. Ce type de société est extrêmement vulnérable vis-à-vis de la manipulation idéologique ».
Paul Leonetti sur Ce crime impuni, contre l’honneur paysan
“il existe une notion qui s’impose à tous : le prix. Il vaut mieux s’interroger sur…”