Le lundi 31 mars, sur France Info, François Hollande a repris son numéro habituel et nous a resservi pour la énième fois son discours centré sur son nouveau dada: « la rigueur qui vient ». Pontifiant platement (il se croyait peut-être pédagogue…) il s’est lancé dans une critique en règle du gouvernement, parlant de « subterfuges » et de « dissimulation » puis, s’appuyant sur l’aggravation du déficit public (de 2.4 à 2.7 du PIB) il s’est voulu théâtral: « Je demande au Premier ministre de dire maintenant la vérité aux Français, de nous dire non plus la réalité des chiffres, nous les connaissons, mais les conséquences de cette situation pour les Français »…
Il a juste oublié de dire deux choses, lui qui veut jouer au procureur/moralisateur: d’abord que ce « glissement » de 0.3 s »explique au deux tiers par l’alourdissement de la fiscalité locale et régionale (or on sait bien que les Régions sont presque toutes dirigées par la Gauche…). Ensuite, et surtout, qu’en économie la chose la plus fondamentale qui soit c’est de créer de la richesse, et donc de travailler. Or ce sont les amis socialistes de François Hollande, le gouvernement Jospin et Martine Aubry -lui même étant parfaitement d’accord là dessus…- qui ont imposé à la France les 35 heures, à partir de 2000 (aucun autre pays de l’OCDE n’ayant mis en place une réforme similaire de réduction imposée et généralisée du temps de travail….)
Avec la sur-administration républicaine, et la ponction qu’elle induit sur la richesse nationale, on tient là la deuxième raison fondamentale de notre décrochage par rapport aux autres économies, européennes et mondiales: aucun de nos grands partenaires/concurrents n’est aussi « sur-administré » que nous (copinage et clientelisme républicain obligent…); aucun non plus ne travaille aussi peu. Tout le reste peut être vrai, peut être interessant, peut être à prendre en compte etc…etc…: il n’en demeure pas moins que les deux boulets majeurs de la France et de son économie, ils sont là et pas ailleurs…..
Alors si François Hollande veut jouer au professeur qui explique à un public ignare d’où viennent les problèmes, qu’il le fasse. S’il veut jouer au procureur qui demande de comptes, qu’il le fasse aussi. Mais qu’il le fasse vraiment: qu’il n’adopte pas un raisonnement idéologique, qu’il ne dise pas n’importe quoi, qu’il n’évite pas les vraies réalités, et qu’il ne tienne pas un langage partisan là où les choses sont d’une simplicité aveuglante….
Cincinnatus sur Une initiative papale qui, curieusement, arrive…
“Nous ne sommes pas capables en France d’une révolution de velours, nous sommes incapables de faire…”