C’est le 1° avril (mais ce n’était pas un poisson !…) que Bruxelles avait fait savoir que le président de la Commission européenne (José Manuel Barroso) et le commissaire européen à l’élargissement (Olli Rehn) se rendraient en Turquie du 10 au 12 avril. Et ce alors que l’action en justice contre le parti AKP au pouvoir pourrait compliquer les négociations d’adhésion de ce pays à l’UE.
Le voyage vient de s’achever. Cette visite, et c’est là que réside le scandale, a été l’occasion d’apporter « un message d’appui au renforcement progressif des liens entre l’Union européenne et la Turquie, et d’appui aux réformes qui vont rapprocher la Turquie de l’UE dans beaucoup de domaines », réformes sur lesquelles « la Turquie doit maintenir le rythme »….
Il a été souligné que cette visite, bien que planifiée « depuis un moment », survenait « à un moment critique ».
Le commissaire Rehn a en effet fait part de son inquiétude après le lancement du procès visant à interdire le parti AKP au pouvoir à Ankara; un parti accusé par le procureur en chef de la Cour de cassation turque de vouloir islamiser le pays et saper ses fondements laïcs.
Il a répété qu’il ne voyait aucune « justification » à une interdiction de l’AKP, et que sa dissolution ne se justifierait selon lui que si le parti utilisait la violence ou appelait à la violence, avant d’ajouter: « J’espère que les juges de la Cour constitutionnelle prendront en compte l’intérêt à long terme de la Turquie […] démocratie européenne d’importance, qui respecte tous les principes démocratiques ». Là, il nous semble qu’il s’avance beaucoup -ce qui est après tout son droit…- mais qu’il aggrave surtout son cas. Car il utilise son poste et sa fonction pour tenter de faire pression sur la justice turque, à seule fin de favoriser ses amis; et là ce n’est plus du tout son droit…..c’est ni plus ni moins qu’un « abus de fonction »….
Dès qu’il avait appris l’action lancée par les magistrats turcs contre l’AKP, M. Rehn avait d’ailleurs agité la menace de nouvelles perturbations dans les négociations d’adhésion à l’UE entamées en octobre 2005 par la Turquie, qui ne progressent déjà qu’au ralenti.
Simple question, de simple bon sens: De quoi se mêlent ces deux fonctionnaires ? Et ont-ils été dûment mandatés (et dans ce cas, par qui ?…) pour s’ingérer ainsi -car c’est bien de cela qu’il s’agit…- dans les affaires internes de la Turquie ? Et, accessoirement, pour manifester ainsi leur position personnelle ? S’ils ont, bien évidemment, parfaitement le droit, à titre privé, d’être favorables à l’entrée de la Turquie dans l’Union, ils sont en revanche, comme tous fonctionnaires, tenus à une obligation de réserve.
En toute logique, ils devraient être sanctionnés…..
Henri sur Journal de l’année 14 de Jacques…
“D’abord nous remercions chaleureusement le Prince Jean de ses vœux pour notre pays et de répondre…”