Christophe Barbier s’est penché sur cette question, et il nous livre -dans son édito-vidéo de L’Express du 11 avril- une réflexion a la fois très intéressante et très pertinente.
On verra par l’extrait ci-après qu’il rejoint, sur plusieurs points, l’analyse de Grégoire Tirot, dont nous avons évoqué récemment le brûlot: « France anti jeunes ? »
Certes, pour expliquer les différents cortèges, il y a la manipulation des professeurs, qui évitent soigneusement de dire à leurs chers élèves qu’entre 30.000 et 60.000 d’entre eux sont payés à ne pas faire cours… Certes il y a aussi la progression de l’extrême gauche dans le milieu lycéen, et une radicalisation certaine, que l’on aurait tort de sous estimer. Mais plus profondément, note Christophe Barbier, il y a l’angoisse.
« …..l’angoisse de cette jeunesse qui sait qu’elle va vers un monde difficile, profondément et durablement difficile. Difficile d’abord pour l’obtention des diplômes, des diplômes valables, qui permettent de trouver un emploi, un emploi à la hauteur du diplôme….
Difficile ensuite parce que tout au long de leur existence au travail ces jeunes vont devoir changer de statut, changer de métier, changer d’entreprise; parfois reculer, perdre de la qualification, perdre en statut social.
Et puis enfin ils ne sont pas fous les lycéens. Ils voient bien que, de plus en plus, notre société va vers des problèmes de solidarité. Et que eux auront à payer pour les autres.
Alors croire qu’ils veulent refaire Mai 68, alors qu’au contraire ils veulent éviter de subir une xième conséquence de mai 68, c’est vraiment leur faire un mauvais procès.
Les soixante-huitards ont tout eu. Ils ont eu la joie de vivre, ils ont eu la croissance: ils ont tout gaspillé. Maintenant leurs enfants, leurs petits-enfants doivent payer, payer et payer encore puisque -c’est une chance…- l’espérance de vie va alourdir la facture.
Donc ils ne veulent pas refaire Mai 68, les lycéens, parce que Mai 68 c’est quelque part un peu leur cauchemar permanent. »
C’est bien vu…..
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“Cher Pierre Builly, vos remarques sont toujours les bienvenues. Je ne garde pas la même impression…”