Il a voulu faire oeuvre de pédagogie, et n’a pas craint d’aller expliquer « sa » réforme sur le terrain, en l’occurence à Marseille (où la CGT mène une opposition farouche à la-dite réforme). Voici deux courts extraits de ce qu’il a déclaré à Philippe Reinhard (le journaliste de La Provence qui l’a interrogé, le dimanche 4 mai).
Il est d’abord revenu, pour le justifier en l’expliquant, sur l’impératif majeur aujourd’hui: « ….. la création d’une unité de commandement sur les quais. Après la réforme le Drian, qui avait transféré les dockers aux entreprises, nous faisons la même chose avec les portiqueurs et les grutiers. Ainsi, quand un bateau est chargé ou déchargé, il y aura unité d’action et donc gain considérable de productivité…. »
Ensuite, à la question « Avez-vous bon espoir de sortir de la crise actuelle ? », il a justifié son « Oui » par un optimisme qui contraste avec la noirceur du tableau de la situation actuelle: « Tout le monde a bien compris que ce qui est en jeu c’est la survie de nos ports…. Il y a trente mille emplois à créer autour de nos ports, de leur logistique, dans les dix années à venir. La France a la chance de disposer de deux façades maritimes et il serait dommage de rester au fond de la classe, près du radiateur alors que partout dans le monde, le fret maritime connaît un développement extraordinaire. Il y a là un réservoir d’emplois, aussi bien pour la flotte marchande que pour nos ports… »
On ne peut bien sûr qu’être d’accord avec le ministre. La seule question, là comme ailleurs, là comme toujours, est de savoir s’il aura l’énergie et le courage de « tenir bon » face aux privilégiés qui défendent en 2008 leur statut hérité de…. 1945 !
Comme nous l’écrivions récemment (1),« … Le gouvernement promet qu’il y a 30.000 emplois en jeu: on n’est pas sûr qu’il y aura 30.000 emplois de créés si l’on fait cette réforme des ports; par contre, ce dont on est sûr, c’est que si on ne la fait pas la lente asphyxie des ports français continuera, et qu’un jour -plus très lointain…- on ne parlera plus d’eux qu’au passé: Marseille était le 1° port de la Méditerranée il y a à peine quelques décennies, il n’est plus que le le 11° aujourd’hui. Il était 24° pour les conteneurs, il n’est plus que 84° aujourd’hui ! Tout cela pour les intérêts politiques -et matériels….- de la CGT, qui tient à preserver son pouvoir, hérité de 1945….. »
Pour les ports français, pour l’économie nationale, donc pour la France, on ne peut qu’esperer que Bussereau tiendra bon, et que la réforme « passera », et réussira…..
(1): voir la note « Oui, il faut réformer les Ports…. », dans la Catégorie « Polémique: France… ».
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