Petit retour en arrière. Le 20 Mars dernier, les Francophones ont célébré leur langue, trait d’union entre des centaines de millions de personnes, du Canada à Séoul, lors d’une journée internationale marquée par un appel à ne pas laisser l’anglais « coloniser » les outils numériques.
Cette Journée constitue tous les ans l’événement phare de la Francophonie, qui revendique 200 millions de locuteurs dans le monde, un nombre plus conséquent encore étant « atteint » par les différentes activités de l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie).
A Paris, le secrétaire général de l’OIF, Abdou Diouf a appelé les Francophones à investir massivement le numérique……
« Ce qui se joue à travers la conquête de ces nouveaux espaces, c’est aussi la conquête des esprits et de l’imaginaire », a-t-il déclaré, en déplorant « la colonisation » de l’outil numérique par l’anglais.
« La force de frappe de la nouvelle francophonie sera celle du numérique », a renchéri le nouveau secrétaire d’État à la Coopération et à la Francophonie, Alain Joyandet.
Il a présenté le « grand portail numérique de la Francophonie », qu’il a défini comme un « système d’information du type Google à la française » (1), et qui devrait être opérationnel lors du prochain sommet de la francophonie à Québec, à l’automne.
« Ne nous voilons pas la face, nous sommes en état d’urgence : l’équilibre du monde passe nécessairement par le plurilinguisme. Or celui-ci n’est pas garanti », a-t-il dit.
Sur les cinq continents, des centaines d’initiatives locales ont marqué l’évènement, qui montrent bien que l’intérêt pour la langue française ne se dément pas.
On le voit, cette journée de célébrations du 20 mars, si elle a pointé quelques zones d’ombre, est donc porteuse d’espoir(s). Gardons nous cependant de tout enthousiasme excessif. On ne le sait que trop: si l’attrait du français est bien réel, les menaces qui pèsent sur lui ne le sont pas moins….
Rappelons, pour élever le débat, une chose que nous avons souvent dite, dans ces colonnes, et qui est une évidence: le combat pour la défense et la promotion de la langue française est aussi, et surtout, « politique ». Prenons l’exemple de l’Académie Française, qui a à sa tête un Secrétaire Perpétuel. Ce qu’il faut à la langue française, à la Culture française, c’est un défenseur, un promoteur perpétuel. Une présence permanente et constante. Quelqu’un qui assure ce service « à plein temps », pourrait-on dire. Nous n’avons aujourd’hui que des dirigeants « de passage », dans le meilleur des cas: comment pourraient-ils s’inscrire dans la durée, si le système lui-même, le régime, a volontairement tranché à la révolution le rapport que nous entretenions jusque là avec le « temps long » ?…..
Les Anglais et les Espagnols savent bien ce qu’ils doivent à leur souverain respectif, et l’importance de leur action dans les mondes hispaniques et anglophones. Quel rôle fédérateur ils jouent, en permettant à une identité de se reconnaître et de se rassembler autour d’un symbole vivant. Et quel dynamisme ils impulsent….
Ce n’est pas l’un des moindres attraits de la Royauté…..
(1) voir la note « Un anti google ? Mieux: un alter google…. » dans la Catégorie « Francophonie, Culture et Civilisation française… ».
Cording1 sur Ce crime impuni, contre l’honneur paysan
“Le monde paysan selon Gustave Thibon est mort depuis longtemps. Les paysans sont plus entrepreneurs de…”