Jeudi 29 mai, on jugeait quelques « jeunes » (selon la terminologie bien connue…..) qui avaient eu, dirons-nous, maille à partir avec la police.
L’avocat des « jeunes » semble bien être un adepte lui aussi du « plus c’est gros, plus ça passe… »: Me Dominique Tricaud a insisté sur « la cause » du caillassage de la voiture de police, c’est-à-dire « le tabassage d’un gamin (ndlr: l’un des accusés) par la BAC ».
Et il a eu cette explication d’anthologie: « Les jeunes du quartier ont eu le sentiment qu’ils n’avaient aucun droit. Il y a une sorte de réaction collective à l’agression du plus faible… »
Magnifique ! : toute une jeunesse, ne supportant pas l’injustice, prête à se battre comme un seul homme « pour le plus faible »! Comme c’est beau ! Comme c’est rassurant ! N’en déplaise donc aux esprits chagrins, l’esprit de sacrifice, l’esprit de Verdun n’est pas mort. Notre belle jeunesse est bien digne de ses aînés. On respire !…..
Sauf que…. il y a un « hic ». Il est bien gentil l’avocat, mais il ne dit pas tout, loin s’en faut. Il parle de « caillassage »? Voici les faits pour lesquels l’avocate générale Agnès Thibault avait requis 8 à 10 ans de prison, indistinctement, contre ces jeunes de la cité d’Orgemont. Âgés aujourd’hui de 19 à 24 ans, ils étaient jugés pour « tentative d’assassinat » (tout de même !…) et « association de malfaiteurs » pour le caillassage au cours duquel un policier a été blessé à la mâchoire (30 points de suture, ITT de 44 jours), le 13 octobre 2006.
Ce soir-là, la voiture de la brigade anticriminalité (BAC) d’Epinay-sur-Seine est prise en tenaille entre deux véhicules poussés en travers d’une rue. Les trois policiers sont mitraillés de pierres par 20 à 30 individus gantés et masqués. C’est cela qu’ils appellent des « représailles » à l’interpellation mouvementée de l’un des accusés, une semaine auparavant, par d’autres policiers de la BAC.
L’enquête aboutira rapidement à l’arrestation de neuf jeunes, dont les cinq accusés, tous mis en cause par un témoin sous X. Quatre accusés (majeurs à l’époque) étaient en détention depuis un an et demi. Deux des accusés ont été trahis par leur ADN, relevé sur un sac rempli de pierres laissé sur place.
On est donc bien loin, on en conviendra, de l’angélisme de l’avocat, osant prétendre que des jeunes ont voulu défendre un « faible » ! Ne s’agirait-il pas plutôt d’une nouvelle scène de guérilla urbaine, avec traquenard prémédité et volonté évidente de tuer ?
C’est -hélas, puisque l’actualité nous l’impose en quelque sorte…- une question qui revient d’une façon lancinante et récurrente: Que sont nos banlieues devenues ?…..
Résultat des courses: Après huit jours de procès à huis clos, et près de 11 heures de délibéré, la cour d’assises des mineurs de Seine-Saint-Denis a acquitté, le vendredi 30 mai, deux des « jeunes ». Et elle a condamné les trois autres à trois ans de prison en requalifiant les faits de « tentative d’assassinat » (qualification pour laquelle ils encouraient la perpétuité) en « violences » ! Ben voyons ! L’autruche croit supprimer les problèmes parce qu’elle fait en sorte de ne pas, de ne plus les voir: qu’a fait la Justice, sur ce coup-là ?
A l’énoncé du verdict, la trentaine de policiers venus soutenir leurs collègues victimes s’est figée dans les rangs, tandis que les proches des accusés applaudissaient. Le parquet a décidé de faire appel. Mais le signal fort a été envoyé, et bien reçu par les « jeunes », qui seront bientôt dehors, chez eux, reçus en héros…..
Il ne faudra pas venir se plaindre si l’on a, après « çà », beaucoup de nuits d’été chaudes…..
Cording1 sur Ce crime impuni, contre l’honneur paysan
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