Sans a priori, et loin de tout esprit partisan, TF1 a proposé un très intéressant sujet sur les 35 heures, le dimanche 18 mai, lors du JT de 20 heures présenté par Claire Chazal. Concis, honnête, assez complet et surtout très clair: du bon travail, de bon journaliste. Propre à aider tout un chacun à se forger une opinion, ou à y voir plus clair dans le maquis des arguments avancés par les pour ou les contre….
Non parce qu’on y apprendrait des choses qui bouleversent les connaissances sur le sujet; mais pour la présentation sans parti pris et sans arrières-pensées idéologiques de ce qu’est la réalité concrète, sur le terrain.
Un travail utile, donc, de vulgarisation réussie….
Claire Chazal « lance » le sujet, « dit » par Sylvie Censi.
« 10 ans plus tard, le bilan des 35 heures est aussi compliqué que leur mise en place. En 1998, le gouvernement promettait la création de 600 à 800.000 emplois. Aujourd’hui, la plupart des économistes annoncent le chiffre de 350.000, sans savoir si les 35 heures en sont réellement à l’origine. »
Apparaît quelques instants Michel DIDIER, directeur général de l’Institut de Conjoncture COE REXECODE, qui déclare : « On ne saura jamais la réalité. Simplement, ce que l’on constate, c’est que l’évolution de l’emploi en France a été rigoureusement parallèle à l’évolution de l’emploi dans tous les pays européens, c’est-à-dire qu’on ne voit rien qui soit lié aux 35 heures en matière d’emploi ».
Sylvie Censi reprend : « Dans cette entreprise ( entreprise FORM A, ndlr ) d’une centaine de salariés, essentiellement cadres, les 35 heures ont amené de la flexibilité mais pas d’emplois. Le travail s’est en fait ré-organisé en fonction du volume. Quant aux non-cadres, ils ont beaucoup perdu au moment du passage car, à l’époque, les heures supplémentaires sont tellement taxées que certains employeurs les suppriment. »
Deuxième coupure pour Sylvie Censi, et deuxième apparition à l’écran d’un intervenant extérieur: Alain DAVID, dirigeant l’entreprise FORM A, qui déclare: « Finalement, leurs salaires étaient souvent compensés de 20 à 30% d’heures supplémentaires, et tous les employeurs ont été vigilants, tellement la taxe était élevée et pas supportable par le compte d’exploitation. »
Sylvie Censi reprend, sur des images tournées à l’hôpital cette fois : « Autre grand perdant des 35 heures: l’Hôpital. A ce jour, ce sont près de 23 millions d’heures supplémentaires qui sont toujours impayées, et on trouve trois millions et demi de jours de congés stockés dans le compte-épargne temps. Et puis, année après année, les 35 heures ont coûté cher au budget de l’Etat. Depuis 2000, les charges sur les bas salaires sont exonérées, ce qui représente, en 2008, 21,4 milliards d’euros. »
On voit alors des images de Nicolas Sarkozy déclarant, lors de son discours du 8 janvier 2008 : « …Oui, en 2008 je veux qu’on aille beaucoup plus loin sur la réforme…. »
Et Sylvie Censi de conclure : « C’est l’idée fixe de tous les gouvernements depuis 2000: assouplir les 35 heures. Alors la réforme continue, avec toujours plus d’heures supplémentaires et le rachat des heures de RTT. Des RTT que les français plébiscitent malgré tout. Ils y sont très attachés. 50% d’entre eux estiment que c’est une réelle avancée sociale, et ce malgré la quasi stagnation des salaires qu’elles ont entraînées…. »
Pour résumer plus simplement : Soit on garde le même gateau et on le découpe en tranches de plus en plus fines, c’est les 35 heures; soit on augmente la grosseur du gateau, c’est la liberté de travailler. Je choisis la seconde solution.