L’écrivain russe, qui avait reçu le Prix
Nobel en 1970, vient de décéder, à l’âge de 89 ans.
Avec Jean-Paul II , il est le tombeur du communisme. Il est venu au Puy du Fou marquer la filiation directe, essentielle, entre la monstrueuse révolution bolchévique d’Octobre et sa non moins monstrueuse matrice originelle : la Révolution française.
Aujourd’hui, c’est le reflux de l’idée révolutionnaire. La vague qui recouvrait il n’y a pas si longtemps presque la moitié du monde a déjà reflué, libérant l’immense Russie et la moitié de l’Europe, qu’elle asservissait depuis cinquante ans. En Chine, elle n’est plus qu’une fiction, coquille vide de « sens », façade marxiste-léniniste officielle du pouvoir, qui épate peut-être encore quelques gogos mais qui ne sert plus qu’à masquer une politique centralisatrice fort traditionnelle, directement héritée des empereurs. Et dans le reste du monde, à Cuba, au Vietnam, elle ne tient plus que par la force d’inertie; par la force militaro-policière de la nomenklatura au pouvoir et par l’épuisement des populations qu’elle asservit; bref, par la force de l’habitude, jusqu’au jour où l’habitude elle-même ne suffira plus …
Reste le cœur de cette vague, le centre dont tout est parti : Paris. On connaît le cri des révolutionnaires hispaniques « Hasta la victoria, siempre ». Nous ne pouvons qu’avoir le même état d’esprit. Il faut encore combattre, jusqu’à la victoire finale; il faut faire tout ce qui est en notre pouvoir pour accompagner, amplifier le reflux de la vague révolutionnaire jusqu’à ce qu’elle libère enfin les esprits, ici; jusqu’à ce que l’Intelligence, pour reprendre la célèbre formule de Maurras, s’accommode de la Révolution-fait mais se dépêtre de la Révolution-idée…
Nous avons souvent critiqué ici-même Bernard-Henry Lévy. Raison de plus pour lui rendre justice aujourd’hui sur un point précis, et saluer le bel hommage qu’il a rendu à Soljenitsyne, en direct sur France Info. Un hommage dans lequel on voit que BHL a su changer d’avis, lui qui avait traité un jour de « torchon réactionnaire » l’ouvrage majeur de Soljenitsyne « L’Archipel du goulag » :
« L’Histoire retiendra de lui qu’il fut l’une des forces par quoi le communisme s’est effondré. Avant Soljenitsyne, pendant des dizaines et des dizaines d’années, des philosophes, des théoriciens, des Albert Camus et autres ont tenté de dénoncer le système qui avait été capable de produire le goulag… Eh bien c’est un écrivain qui y est parvenu. Il y a eu les États-Unis d’Amérique, le Vatican et le Pape Jean-Paul II, et il y a eu Alexandre Soljenitsyne…. Donc un écrivain qui fait jeu égal avec les deux plus grandes puissances politiques et spirituelles de la planète pour démanteler un système d’oppression, cela ne court pas les rues. Il a été l’un des artisans essentiels de cette débâcle, de ce dégel, de cet effondrement du communisme. Et cela à travers un livre qui s’appelait « L’Archipel du goulag ». »
Il faudra bien un jour se débarasser de cette Hydre qui ose faire la morale au monde entier, tout en glorifiant sur ses monuments les génocidaires de la Vendée.
Paris dernier bastion européen de l’idée révolutionaire.