Sous le titre « Une thérapie de l’Islam », Annie Laurent a publié dans Famille Chrétienne (n° 1589) la note de lecture suivante :
« Traité de guérison », telle est la définition qu’Abdelwahab Meddeb donne de son dernier livre. Ayant déjà, dans un essai intitulé La maladie de l’Islam (Seuil, 2002), dressé un diagnostic sévère de l’état du monde musulman auquel il appartient par son origine tunisienne, l’auteur propose maintenant une thérapie en quatre étapes simultanées : dégager l’Islam de sa vision essentialiste en séparant le politique du religieux, déclarer illégitime le recours à la violence pratiqué au nom du djihad , rendre à la femme sa dignité de créature égale de l’homme, enfin accepter l’altérité et le pluralisme religieux de la société humaine.
L’essentiel, pour cet intellectuel de haut vol à la parole résolument libre, est qu’il faut bannir à tout jamais le dogme du Coran incréé, autrement dit parole de Dieu inaltérable dans sa lettre même.
Ces changements sont-ils vraiment réalisables ? Oui, assure Meddeb, qui puise à cette fin dans l’Histoire, dans certaines traditions et méthodes de lecture ou d’exégèse du coran, dans des écrits anciens et modernes, recevant sans complexe ceux dont les auteurs ne sont pas musulmans (il voit, par exemple, en Benoît XVI un « allié » dans sa démarche réformatrice).
Tous ces efforts n’ont pourtant jamais abouti, faute d’une autorité reconnue capable de les imposer et sans doute davantage parce que de tels renversements ruineraient l’Islam comme il se comprend.
(1) « Sortir de la malédiction », de Abdelwahab Meddeb, Seuil, 280 pages, 19 euros.
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