Bertrand Le Gendre, dans Le Monde du 3 Août rend un hommage mérité à quelqu’un de bien: le général Leclerc, élevé à la dignité de Maréchal de France à titre posthume.
Comme il nous le rappelle au début de son article, ils en ont fait des choses pendant ce mois d’Août « les gars de Leclerc… » !…..
« LES GARS DE LECLERC PASSENT EN CHANTANT… »
Le 1er août 1944, la 2e DB, la division blindée Leclerc, a débarqué à Utah Beach. Le 6, elle se lance dans la bataille de Normandie. Le 12, elle prend Alençon. Le 24, elle est dans Paris. Le 25, c’est la reddition en bonne et due forme – à l’Hôtel de Ville puis gare Montparnasse – du général Dietrich von Choltitz, le commandant du Gross Paris.
Ces anniversaires sont une invitation à se remémorer les événements d’alors et la personnalité hors du commun du chef de la 2e DB, le comte Philippe de Hauteclocque.
Une quarantaine de biographies lui ont été consacrées. La toute dernière, qui se lit tel un roman de chevalerie, a pour auteur Guy Perrier, saint-cyrien comme Leclerc, forte tête lui aussi puisque entré dans la Résistance à 15 ans (Leclerc, Pygmalion, 228 p., 21,90 euros).
Les Parisiens de souche, d’adoption ou de passage compléteront la lecture de ce portrait chaleureux en allant visiter le Mémorial du maréchal Leclerc, installé tout près de la gare Montparnasse, 23, allée de la 2e DB, qui sera exceptionnellement ouvert le 25 août, un lundi, jour de fermeture habituel (www.ml-leclerc-moulin.paris.fr).
Leclerc, c’est Hoche. C’est Kléber. Il est capitaine en 1940 et général de division trois ans plus tard. Prisonnier des Allemands au début de la guerre, évadé, il rejoint de Gaulle à Londres en juillet 1940. Il y choisit le nom de Leclerc, un patronyme très répandu dans son Artois natal où les Hauteclocque ont pour devise : » On entend loing sonner haulte clocque » (c’est-à-dire la cloche du beffroi). Envoyé en Afrique par l’homme du 18-Juin, il rallie le Cameroun à la France libre avant de prendre Koufra, en Libye, aux Italiens. C’est là qu’il fait jurer à ses hommes de ne déposer les armes qu’une fois Strasbourg libérée.
Le » serment de Koufra » a marqué l’imaginaire des enfants d’après-guerre, lecteurs de la » Bibliothèque verte » ou de Tintin, le journal. Ils savaient par coeur le chant de la 2e DB, comme une seconde Marseillaise écrite par ces croisés de la France libre : » Division de fer, toujours en avant ! Les gars de Leclerc passent en chantant ! «
Le temps a effacé ces fortes paroles de leur mémoire d’adulte. Les historiens ont pris le relais. Ils ne minimisent pas l’épopée de Leclerc, mais ils disent à quel point, dès sa création en août 1943, la 2e DB fut dépendante des Britanniques puis des Américains : organisation, missions, équipement des hommes, armement…
C’est ce que rappelle l’un des chapitres d’un livre à plusieurs mains que vient de publier la Fondation Charles-de-Gaulle, De Gaulle chef de guerre (Plon, » Collection Espoir « , 634 p., 25 euros).
Leclerc lui-même portait un blouson de l’US Army, comme celui que l’on voit dans une vitrine du musée qui lui est consacré. En dépit de cette subordination, il donnait du fil à retordre à Montgomery, à Patton et même à de Gaulle, avec lequel il est entré plus d’une fois en opposition.
Ce tempérament entier trace le portrait d’un authentique résistant : à son époque, à l’ordre dominant et plus encore à son milieu. Profondément catholique, monarchiste, lecteur assidu de L’Action française, celui que ses camarades étudiants appelaient » l’aristo » était un patriote mais aussi un dissident.
Il faut être un dissident pour rompre dès 1945 avec la vulgate colonialiste, en Indochine, où de Gaulle l’a envoyé. Si on l’avait écouté… Il s’est tu, hélas, prématurément en disparaissant dans un accident d’avion en 1947 au Sahara. Elevé, à titre posthume, à la dignité de maréchal de France, il est mort sans testament. Ceux qui se reconnaissent en lui sont aujourd’hui ses héritiers.
faut pas plutôt écrire redDition ?
Je n’arrive toujours pas à digérer que Leclerc ait fait fusiller des soldats français engagés dans la Waffen SS sous le prétexte qu’un des leurs lui avait répondu à la phrase : « Vous devriez avoir honte de porter l’uniforme allemand ! » par : » Vous portez bien l’uniforme américain! ».
Dommage que l’article ait passé sous silence le fait que le premier détachement de la 2° DB à arriver à l’hôtel de Ville de Paris était « La Nueve », la 9° compagnie – et non la 7°-du capitaine Dronne, composée essentiellement de républicains espagnols engagés volontaires. Les engins bindés de cette compagnie portaient les noms de victoires républicaines pendant la guerre d’Espagne :Teruel Brunete, Guadalajara…