Petit retour en arrière sur un mini psychodrame tragi-comique dont nous n’avons pas encore eu le temps de parler (l’abondance de l’actualité…) mais qui mérite malgré tout que l’on s’y arrête quelques instants. Car il est révélateur d’un drôle d’esprit, et pour tout dire d’un mauvais esprit certain…..
Eh oui, cet été Clochemerle a déménagé ! Et s’est installé en plein cœur de Toulouse ! Ou alors c’est le nouveau maire de la ville rose qui a eu un coup de sang, ou quelque chose qui y ressemble, mais on ne sait pas trop quoi….. Quoi qu’il en soit, la vraie question que pose cette tempête dans un verre d’eau, ridicule et abracadabrantesque guéguerre aux relents pichrocholiniens est : mais de quoi est donc allé se mêler le maire de Toulouse ?
Les faits, d’abord et rapidement : L’abbé Franck Touzet, membre de l’Opus Dei, a été nommé curé de la Dalbade, l’une des églises les plus importantes de Toulouse, par Mgr Robert Le Gall, l’archevêque du diocèse. C’est tout, et c’est fini. A priori il semblerait qu’il n’y ait pas de quoi en faire un plat, comme on dit (très) familièrement ? Eh bien, non !
Aussi sec Pierre Cohen, maire PS de Toulouse, a éructé : « Nous nous serions bien passés de cette première. Je suis indigné ( sic ! ) par la nomination dans l’une des principales paroisses de la ville d’un membre de l’Opus Dei, une des organisations les plus dures de l’Eglise, connu pour ses rapprochements scandaleux dans le passé avec l’extrême droite espagnole. » Indigné ? Bigre ! Et pas par n’importe quoi: par « l’extrême droite« , excusez du peu ! « Alerte générale ! » (on se croirait dans Taxi : cela ne vous rappelle pas quelqu’un ?…) C’est du sérieux !
Sérieux ? Et si il le redevenait un peu, sérieux, Monsieur Cohen ?
Franchement, il n’a rien d’autre à faire, le maire de Toulouse, que de « s’occuper » de l’Opus Dei ? Alors c’est qu’il est un homme heureux, très heureux même, et pas vraiment harassé par sa tâche : pas de problèmes plus urgents et plus angoissants de chômage, de violence, de délinquance, de pollution ? rien d’autre à faire, en tout cas rien de plus pressé, de plus prenant ou absorbant que de fouiner dans les bénitiers et de regarder derrière les portes des sacristies ? C’est que ça en laisse, alors, du temps libre le boulot de maire de Toulouse ! Du moins à ce qu’il semble ! Depuis le petit père Combes, on a connu des « gens de gauche » plus indifférents aux affaires religieuses….
Il semblerait qu’il faille suggérer à Monsieur Cohen d’opérer un rapidissime retour à la saine laïcité la plus élémentaire. Elle siérait mieux à sa fonction que cette prétention intempestive -et injustifiée….- à s’immiscer dans les affaires internes de l’Archevêché. En renonçant à un sectarisme désuet, obsolète et d’un autre âge, il éviterait de faire ressembler sa mairie et sa gestion municipale à une annexe des grandes galeries de Paléontologie que l’on voit dans les Muséums d’Histoire Naturelle……
Monsieur Cohen devrait aussi arrêter de jouer à se faire peur, l’oeil vissé dans son rétroviseur. Si sa montre s’est arrêtée il y a cinquante ans, qu’il en change ! : nous sommes en 2008 !…..
Le mot de la fin de cette histoire abracadabrantesque – qui n’aurait jamais dû avoir de début…- semble être le calme bon sens avec lequel Mgr Le Gall a répondu aux critiques, et a clôt une « querelle » qui n’aurait jamais dû être ouverte :
« Je crois que si l’on regarde l’Église avec une vision politique ou sociologique, on ne peut pas la comprendre….La réalité est qu’ils (l’Opus Dei, ndlr) suivent l’enseignement de l’Église, ni plus ni moins. Allez les voir, connaissez-les, c’est ce qu’il y a de mieux à faire. Leurs portes sont grandes ouvertes, ici à Toulouse et en France…… »
Monsieur Cohen peut diffamer la religion catholique; il sait que le risque de représaille est nul. Qu’en serait-il avec les autres religions du Livre? Je ne pense pas que Monsieur Cohen tente l’expérience.