A un journaliste qui lui posait la question suivante: « Le livre blanc sur la nouvelle politique de défense nationale n’obéit-il pas davantage à une logique comptable qu’à une logique militaire et stratégique », le ministre Hervé Morin a répondu ceci: « Non, et cela même si nous vivons dans un contexte budgétaire difficile, qui fait que le deuxième budget de la république est aujourd’hui celui du remboursement des intérêts de la dette…..« . La question du journaliste était pertinente, la réponse franche et honnête. Elle appelle cependant, à notre très humble avis, quelques réflexions…..
Cela se passe-t-il par génération spontanée, ou bien est-ce le résultat d’une mauvaise politique ? Il ne faut pas, il ne faut plus, se contenter de prendre acte; il faut remonter aux sources, aux causes, et reprendre l’habitude d’accuser la république dans sa politique et dans sa gestion. Autrefois il y avait l’Action Française qui, au quotidien, remettait la république en cause. Aujourd’hui, on constate que « ça ne marche pas », on admet, on dit que « ça ne va pas »; mais plus personne ne remonte aux causes. Et si, pour reprendre la vieille formule, la république se défendait bien mais gouvernait mal ?
Et c’est la même chose lorsque l’on constate le désastre scolaire: se passe-t-il par génération spontanée, ou est-il la conséquence logique de plusieurs décennies d’idéologie républicaine, imposant sans se lasser des réformes toutes plus calamiteuses les unes que les autres, pour aboutir au désastre que l’on voit ? ? Comment Finkielkraut peu-t-il dire -avec raison, hélas…- que nous sommes la première génération dont les élites sont sans culture ? et cela se passerait-il pour ainsi dire par hasard ? Il n’y aurait ni responsables ni coupables ? Allons donc ! il y a l’idéologie promue par la république, qui doit donc être accusée et combattue és-qualité.
Et c’est la même chose lorsque l’on constate le désastre de ces banlieues de folie qu’a créées la république, où s’entassent des communautés que de moins en moins de choses fédèrent alors que de plus en plus de choses les opposent: la seule issue prévisible est, évidemment, l’explosion. Celle-ci se produisant d’ailleurs déjà sous nos yeux, d’une façon larvée mais annontiatrice de lendemains qui déchantent; Et ce serait là aussi de la génération spontanée ? Les choses se passeraient là aussi sans cause en quelque sorte, et ces banlieues se seraient crées d’elle-même ? Ou bien est-ce la folle politique de la république qu’il faut incriminer ?….
Et c’est la même chose lorsqu’on constate ces scandale judiciaires à répétition, où des juges annulent la sentence rendue « au nom du peuple français », pourtant souverain et au-dessus duquel il n’y a rien en théorie. Et qui créent ainsi une insécurité de fait pour l’ensemble de la société, en relâchant des personnes condamnées à bon droit, et qui manifestement ne devraient plus se retrouver « dehors », alors que pour le plus grand malheur des victimes qui ont croisé leur route, elles s’y trouvaient. Merci pour ces victimes, messieurs les Juges !….. De quel droit donc des juges libèrent-ils des condamnés à perpétuité (lesquels souvent récidivent…) alors qu’ils ont été condamnés par la plus haute autorité qui soit ? Les juges sont-ils au-dessus du peuple souverain ?
Devant tous ces échecs et ces dysfonctionnements, comme devant tant d’autres, ne faut-il pas se ré-habituer à poser la question: cela se passe-t-il comme ça, par hasard; par génération spontanée; ou bien est-ce la faute de la république et de sa mauvaise gestion ? Ne faut-il pas oser se (re) mettre à critiquer la république « és-qualité » ?…..
Nous savons bien que, selon la formule de Jacques BAINVILLE, « tout a toujours très mal marché », qu’il n’est pas facile de gouverner un peuple tel que le peuple français, qu’il s’en suit comme un devoir d’indulgence à l’égard des gouvernants. Mais, heurs et malheurs pris en compte, jusqu’en 1789, la courbe de développement de la France et de sa civilisation est largement positive. Il est manifeste que c’est l’inverse qui se produit depuis cette même date funeste et que l’accélération de notre déclin est une dramatique évidence pour notre aujourd’hui.
Oui, Il faut, il est légitime d’ oser se (re) mettre à critiquer la république « es qualité »…..
VERDU sur Éloquence : Tanguy à la tribune,…
“Il est bon !!”