Kemi Seba (à gauche sur la photo ci dessous) est le fondateur du groupuscule noir ultra-radical et antisémite Tribu Ka. En 2006, sur son site, il avait notamment qualifié la France de « camp de concentration asphyxiant la dignité raciale de chaque peuple ».
Un mois de prison ferme a été requis contre lui, le mardi 2 septembre à Paris, par le ministère public à son encontre (son groupuscule ayant été dissous en juillet 2006 par décret présidentiel, il était jugé pour diffamation raciale). Regrettant des « propos antisémites sous couvert d’antisionisme », le procureur de la République, Béatrice Bossard, a requis à l’audience une « sanction particulièrement sévère ».
Au cours du procès, deux avocats (Mes Patrick Klugman et Stéphane Lilti), ont demandé au tribunal de « mettre fin à ce barnum raciste », organisé par un prévenu qui ne cherche dans ces procès qu’« une nouvelle tribune » pour ses idées.
La 17e chambre rendra sa décision le 7 octobre.
Mais tout de même, ce fait tiré de l’actualité immédiate ne pose-t-il pas problème ? Ne doit-il pas nous interpeller quelque part (comme on dit dans le savoureux jargon….) ?
A dire la vérité, comme nous préférons la fréquentation de Finkielkraut ou de Chateaubriand (ou d’autres, la liste n’est évidemment pas limitative…. !) aux élucubrations malsaines et nauséabondes de ce monsieur, nous devons avouer que nous ne passons pas notre temps en sa compagnie. Nous avons largement mieux à faire, nous avons heureusement d’autres centres d’intérêts, et nous savons comment beaucoup mieux employer temps et loisirs qu’à les perdre avec un cinglé pareil…..
Nous devons donc avouer très humblement ne pas savoir grand’chose sur ce monsieur ; ne pas savoir par exemple s’il a ou s’il n’a pas la nationalité française. Nous avons trouvé sur internet que, né à Strasbourg, le 19 décembre 1981, de parents ivoirien et haïtien, Kemi Seba, titulaire d’une capacité en droit, a adhéré en 1999 à la section française de l’organisation noire américaine Nation of Islam de l’extrémiste Louis Farakhan…..
On sait, car c’est sa politique délibérée, que la république donne généreusement la nationalité française à tout le monde, et surtout à n’importe qui. Il n’y a donc que deux solutions : soit monsieur Seba est légalement français, soit il ne l’est pas.
Solution 1 : il n’est pas français. Alors ce n’est pas un procès qu’il faut lui faire. Notre justice est suffisamment engorgée et impuissante comme cela pour ne pas s’occuper de tous les fondus de l’univers. C’est d’une expulsion immédiate qu’il relève ! Affaire classée, affaire suivante …..
Solution 2 : la république a donné la carte d’identité à ce monsieur. Il est donc un français légal, avec un rectangle de plastique dans sa poche. On sait bien que pour nous être français ce n’est pas avoir quelques grammes de plastique, de forme rectangulaire, sur soi. C’est se fondre dans un Héritage millénaire et accepter de le projeter dans l’avenir, de le continuer et de l’enrichir. Pour reprendre l’heureuse formule d’Hubert Védrine, que nous citons chaque fois que l’occasion s’en présente, c’est vouloir continuer l’histoire, continuer notre Histoire.
Croit-on sérieusement que ce soit là le ferme propos de Kemi Seba ? Dans le cas où la république lui aurait follement accordé une nationalité dont, à peine gratifié, il montre, comme tant d’autres, qu’il n’est pas digne ? Dans ce cas-là, une seule solution : le déchoir de cette nationalité dont il montre par ses discours haineux qu’il ne sait pas, ne veut pas ou ne peut pas l’assumer. Des discours haineux mais aussi et surtout profondément, désolamment stupides oserons-nous dire, ce qui en un sens pourrait peut-être même être considéré comme encore plus grave ; et repoussant presque à l’infini les limites de cette débilité intellectuelle, de cette bêtise terrifiante dont on dit, à juste titre, qu’elle est la seule chose qui donne une idée de l’infini…
La France, dit-il, est un « camp de concentration asphyxiant la dignité raciale de chaque peuple » ?. Eh bien, chiche, prenons le au mot et, vite, donnons lui la liberté, sortons le de cet enfer où il gémit et permettons lui de partir vite fait de cet endroit sinistre où il perd sa belle jeunesse ! Ne serait-ce pas une bonne politque, en même temps qu’un bon slogan: Liberté pour la tribu Ka et pour son fondateur !…..
Puis-je me permettre d’exprimer mon désaccord avec ce commentaire? Il me semble qu’il est très utile que de tels olibrius se positionnent dans le combat intellectuel: ils combattent comme nous la France universaliste et indifférentialiste et c’est à mon sens une grave erreur que d’en appeler contre lui à la police de la pensée, qui sera toujours, de toutes façons, infiniment plus hostile et impitoyable à notre égard qu’au sien.