Ce livre a d’ores et déja fait du bruit. Les ahurissants propos tenus par un Jean-Clément Martin, Professeur d’Histoire de la Révolution française à l’Université Paris I – Panthéon Sorbonne et directeur de l’Institut d’Histoire de la révolution farnçaise (CNRS) en témoignent. La roue tourne, elle a tourné, et c’est maintenant le camp d’en face qui est sur la défensive. Ses armes ? Mensonges et enormités, comme au bon vieux temps de la Révolution. Deux exemples, tirés du-dit Martin: la Terreur ? « Une invention pure et simple » ! ou: « La Terreur est une arme employée par l’Ancien Régime… » A quoi « ils » en sont réduits !…..
Voila pourquoi il faut lire, faire lire et donner un maximum de diffusion à cet ouvrage.
Jean Tulard l’a brillamment présenté, dans « Valeurs Actuelles » (1), en contrepoint d’une « sorte d’histoire convenue de la Révolution qui négligeait le sang, les massacres, le génocide Vendéen ». Et ce livre est écrit non par des polémistes, en vue d’alimenter simplement la polémique, mais bel et bien par des historiens, dans un souci avant tout d’objectivité et de vérité historique….
Tant pis pour ceux que cela dérange dans leurs douillettes certitudes, tant pis pour le conformisme, et tant mieux pour ceux qui refusent le conformatage des esprits par une vérité officielle, quelle qu’elle soit. Coïncidence: ce livre collectif est sorti au moment même où l’on a ré-édité Jules Michelet. Mais Michelet c’est aussi précisément, au moins pour une bonne part, l’histoire officielle, telle qu’on l’a enseignée pendant si longtemps dans nos écoles, avec ses mensonges, ses omissions, ses travestissements de la Vérité. C’est un bon représentant de cette époque et de cette façon de voir les choses qui a fait dire à des historiens étrangers que l’Histoire de France semblait avoir été écrite par des ennemis de la France. La roue tourne: livres, films, émissions de télévision: on ne présente plus la Royauté comme on l’a fait si longtemps, on remet les choses à leur vraie place. En un mot la Vérité est en train de reprendre droit de cité, et toute sa place: ceci est un fait nouveau, majeur, et qui ne pourra pas rester sans conséquences…
Place à Jean Tulard…
(1): Le livre noir de la Révolution Française, Editions du Cerf (2008), 882 pages, 44 euros (poids: 1085 grammes !).
La chute du mur de Berlin se produisit la même année que la célébration du bicentenaire de la Révolution. La coïncidence était fortuite mais les deux révolutions, la française et la russe, avaient été intimement liées. Albert Mathiez, spécialiste à la Sorbonne de la première, se plaisait à dresser un parallèle avec la seconde, citant Lénine qu’il admirait profondément. Les révolutionnaires russes avaient d’emblée fait référence à la Révolution française, donnant le nom de Marat à l’un de leurs navires.
Il était donc logique, qu’après un Livre noir du communisme, paru en 1997, suivit un Livre noir de la Révolution française, onze ans plus tard, livre noir rédigé par plus de quarante collaborateurs. N’en attendons pas un réquisitoire passionné contre dix ans de notre histoire, mais une remise en perspective de faits dont la violence parle d’elle-même et la réhabilitation d’idées qui ont été jusqu’à ces dernières années soigneusement occultées.
Au cœur de l’ouvrage, revenant sans cesse dans les contributions, un mot : la Terreur. Elle symbolise la Révolution. C’est elle qui sauve en 1793 le gouvernement révolutionnaire face à la guerre civile et à la coalition des monarchies européennes. Mais c’est elle qui le condamne aux yeux de la postérité.
La Terreur a été voulue, pensée et proclamée par le gouvernement révolutionnaire. Elle n’est pas un accident, un dérapage involontaire.
La Terreur est mise à l’ordre du jour le 5 septembre 1793. Ce jour-là, la Convention, envahie par les émeutiers des faubourgs parisiens, vote l’arrestation des suspects, l’épuration des administrations, la création d’une armée révolutionnaire. La Terreur devient le mode de fonctionnement d’un gouvernement défini comme « révolutionnaire jusqu’à la paix ». La Terreur n’est qu’une politique de circonstance mais qui s’étend à tous les domaines, de la conduite des armées à l’économie, des finances aux arts. Elle donne une cohérence idéologique à des mesures improvisées et sans lien entre elles, et surtout sert de justification à l’élimination brutale des adversaires du gouvernement révolutionnaire.
En réalité, les instruments de la Terreur avaient été mis en place bien avant le mois de septembre 1793. Chargé de juger des attentats contre la liberté, l’égalité et l’indivisibilité de la République, le Tribunal révolutionnaire, dont les jugements étaient sans appel, date du 10 mars 1793. Les comités de surveillance, qui ont pour mission de découvrir les suspects, sont établis le 21 mars. C’est au cours de ce même mois que l’envoi de représentants de la Convention dans les régions de guerre civile devient systématique.
Les grands procès politiques débutent en octobre : Marie-Antoinette, les girondins, Philippe Égalité, Bailly, Barnave… sont condamnés à mort et aussitôt exécutés. Hébert célèbre dans son journal, le Père Duchesne, « la sainte guillotine ».
Il s’agit de « terroriser » au sens propre l’ennemi politique. Déjà, en juillet 1789, les têtes coupées du gouverneur de la Bastille et du prévôt des marchands, portées au bout de piques, avaient semé l’épouvante et paralysé les résistances. Par la suite, les condamnés conduits à la guillotine doivent aller en charrette de la Conciergerie au lieu de l’exécution. Ce trajet dans les rues de Paris dure souvent plus d’une heure. Pourquoi ? Pour faire peur aux opposants. (à suivre…..)
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