Il n’y a « pas d’alternative à une relation forte » entre Paris et Moscou, a estimé – samedi 20 septembre – le Premier ministre français François Fillon à l’issue d’entretiens avec son homologue russe Vladimir Poutine à Sotchi, sur les rives de la mer Noire.
« La France et la Russie sont dans une situation d’interdépendance (…), il n’y a pas d’alternative à une relation forte fondée sur la coopération, sur la confiance, sur le dialogue et sur le respect du droit », a-t-il déclaré lors d’un point de presse conjoint……
On notera avec beaucoup d’intérêt que la déclaration de M. Fillon est intervenue au surlendemain d’un appel de la chef de la diplomatie américaine, Condoleezza Rice, à l’unité des Européens face à la politique selon elle « agressive » de Moscou ! Voilà un « appel » fort maladroit qui, c’est le moins que l’on puisse dire, aura obtenu le contraire de l’effet escompté ! Pour les Européens en général, et les Français en particulier, il s’agit en effet, et enfin, d’un retour au réel salutaire et bienvenu ; d’un retour sage et raisonnable à nos intérêts les plus évidents et les plus profonds, après les délires d’un certain suivisme aveugle – aussi aberrant que suicidaire – d’une politique états-unienne folle et insensée…..
« On dit parfois que l’Europe est dépendante de la Russie en matière énergétique, la vérité c’est que la Russie est aussi dépendante de l’Europe que l’Europe l’est de la Russie », a affirmé François Fillon, avant d’évoquer les coopérations dans le domaine de l’aéronautique, du spatial, de la banque ou des transports ( plusieurs accords ont d’ailleurs été signés dans ces domaines entre des entreprises françaises et russes : on ne peut que s’en réjouir…)
Il est évident que, sans tomber dans une quelconque russophilie excessive, nous n’avons quasiment pas de points de friction avec la Russie; qui ne nous menace en rien, en aucun lieu et sur aucun point majeur – ou simplement important – pour nous. Alors que nous avons avec elle de nombreux points de convergence. Allons-nous l’obliger à aller chercher des amis et des alliés ailleurs ( à Pékin par exemple ) alors qu’elle est notre alliée naturelle, pour ainsi dire ? Et cela uniquement pour complaire aux Etats-unis, et servir leurs intérêts, qui ne sont pas les nôtres ?
L’Eurasie, alliance pragmatique de l’Europe et de la Russie, est un horizon bien préférable ( et bien plus profitable pour nous ) à un alignement sur la politique de Washington; dont on se demande bien, en Géorgie et ailleurs, ce qu’elle peut nous apporter de bon…..
Travailler pour le Roi de prusse ? Merci bien, on a déjà donné !…..
Là, je vous suis à cent pour cent. Cependant, ne perdons pas de vue que les choix sont pleins de conséquences. Une alliance avec Moscou est productrice d’hostilités. Il faudra les assumer et cela ne sera pas facile