Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, l’abbaye de Saint Benoît sur Loire est un joyau de l’art roman. Depuis l’an 670 (environ…) elle accueille les reliques de saint Benoît. On aura l’occasion de la découvrir, ou de mieux la connaître, en regardant le reportage qui lui sera consacré, et qui s’annonce passionnant, le lundi 6 octobre prochain (1).
Le documentaire, nous assure-t-on, est érudit et nous fera parcourir l’histoire prestigieuse du monastère, mais aussi découvrir ses trésors, « contenant et contenu » si l’on peut dire. C’est-à-dire le bâtiment lui-même dans sa splendeur, mais aussi et surtout la beauté et la splendeur de la liturgie, chantée aujourd’hui par quarante cinq moines. A quoi servirait en effet une abbaye, aussi belle soit-elle, où l’on ne célébrerait pas, ou plus, la liturgie ? Elle serait une coquille vide. Belle, certes, mais vide, surtout. Rien de tel à Saint Benoît, où la spiritualité bénédictine est bien vivante.
On consultera avec le plus grand profit l’excellent site : http://abbaye.chez-alice.fr/
Rappelons juste ici quelques faits concernant ce grand monument de notre Patrimoine.
C’est vers 650 qu’un premier monastère est fondé , et à peine 10 ans après que les reliques de Saint Benoît y sont apportées, vers 660, ce qui donne ainsi son nom au lieu.
Environ deux siècles après, en 865, l’abbaye est pillée par les Vikings commandés par Hasting.
Après une énergique réforme au X° siècle, menée par Odon de Cluny, deux grands abbés font de Saint-Benoît-sur-Loire l’un des centres culturels de l’Occident : Abbon (988-1004) et Gauzlin (1004-1030). L’abbaye rayonne alors grâce à son importante bibliothèque et son scriptorium. Les bâtiments subissent plusieurs destructions causées par les Normands, puis par un incendie en 1026. L’édifice actuel est reconstruit à partir de 1027 par Gauzlin, père-abbé de Saint-Benoît. La Tour-porche est commencée en premier ( ci dessous ).
L’abside, la crypte et le chœur sont achevés et consacrés en 1108, l’année même où sera inhumé le Roi Philippe I°. L’essentiel du bâtiment est achevé vers 1218. Les stalles sont mises en place en 1413 et l’orgue en 1704.
La communauté monastique est dispersée au cours de la révolution française. Elle reprend possession des lieux à partir de 1864. La véritable refondation a lieu en 1944 avec l’arrivée d’une dizaine de moines de l’Abbaye de la Pierre-Qui-Vire en Bourgogne. L’abbaye, rattachée à la Congrégation de Subiaco, compte aujourd’hui une quarantaine de religieux, accueille plusieurs centaines d’hôtes chaque année et près de cent mille visiteurs .
On pourra consulter également avec profit les deux très intéressants sites suivants :
http://www.art-roman.net/stbenoit/stbenoit.htm
http://architecture.relig.free.fr/benoit_loire.htm
Avant de clôturer cette (trop) rapide présentation de ce joyau qu’est Saint Benoît, revenons quelques instants sur l’insolite présence, dans l’abbaye, de la dépouille d’un Roi de France (ceux ci étant habituellement inhumés à Saint Denis). Philippe Ier, né vers 1052, mort le 29 juillet 1108 au château de Melun, en Seine-et-Marne, régna de 1060 à 1108. Il est le quatrième des Capétiens directs, fils d’Henri Ier, roi de France, et d’Anne de Kiev. Philippe est sans doute le premier prince en Europe occidentale à recevoir ce prénom qui allait se perpétuer jusqu’à nos jours. Il le doit à sa mère, Anne de Kiev, dont l’arrière grand-père paternel Romain II, empereur de Constantinople, affirmait descendre des rois de Macédoine (et notamment de Philippe II, père d’Alexandre le Grand).
Couronné à Reims le 23 mai 1059 du vivant de son père, Philippe Ier, pendant la plus grande partie de son règne, luttera pour réduire la puissance de son vassal le plus redoutable, Guillaume le Conquérant, duc de Normandie devenu roi d’Angleterre en 1066.
Le 29 juillet 1108, Philippe Ier meurt au château royal de Melun après quarante-huit ans de règne (le troisième plus long règne de l’histoire de France après ceux de Louis XIV (1643-1715) et Louis XV (1715-1774) qui ont tous les deux régné plus de cinquante ans). S’étant brouillé avec le Pape, suite à la répudiation de sa femme et à son re-mariage, avant de se réconcilier avec lui, il ne se jugea pas digne d’être enterré à côté de ses ancêtres en la basilique de Saint-Denis ; il demanda donc à être inhumé dans l’abbaye de Fleury à Saint-Benoît-sur-Loire, abbaye pour laquelle il nourrissait une grande dévotion……(ci dessous, son gisant).
(1) : Saint-Benoît-sur-Loire, documentaire réalisé par Rodolphe Viermont , lundi 6 octobre à 20h40 et Oh40 (durée : une heure cinq minutes ). Sur KTO.
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“Cher Pierre Builly, vos remarques sont toujours les bienvenues. Je ne garde pas la même impression…”