Tous les jours maintenant, matin, midi et soir, on nous le ressasse, en boucle pourrait-on dire…, que l’économie s’effondre. Et c’est vrai qu’il faudrait être sourd ou aveugle, ne pas lire les journaux, ne pas écouter la radio, ne pas regarder la télé… pour ne pas le savoir !
Mais n’y aurait-il pas une autre façon de présenter les choses ? Il faudrait certes prendre du recul, et de la hauteur. Mais ne présenter ce qui se passe que comme un « big bang » de l’économie -outre que la formulation est contestable…- cela rend-il vraiment compte de la réalité et de l’ampleur du phénomène auquel nous assistons ?
Et de son immense intérêt, de par les évolutions fondamentales qu’il rend possibles ?….. Et possibles dans un avenir proche ?…..
En effet à quoi assiste-t-on, parallèllement à la crise d’une certaine économie, mais depuis de nombreuses années maintenant (et pas seulement depuis quelques jours…) ? Tout simplement, mais c’est énorme, c’est immense, à la mise en échec des idéologies et, à l’inverse, à la résurgence de ces choses anciennes, finalement solides et fortes (et en tout cas plus solides et plus fortes que les idéologies….) dont certains « princes des nuées »– pour reprendre une expression chère à Maurras – avaient décrété, un peu vite, la mort et la disparition…..
N’avaient-ils pas, certains naïfs, ou inconscients – en tout cas, idéologues jusqu’au trognon… – pronostiqué pêle-mêle, et d’une façon insensée, la fin de l’Histoire ; la fin des conflits ; la fin des Nations ?… Nous, nous pensions bien qu’ils se trompaient. Et nous ne partagions pas leurs rêveries. Mais là ce n’est plus nous, ce sont les faits qui leur disent qu’ils ont rêvé; qu’ils se sont trompés; bref qu’ils ont faux sur toute la ligne, pour parler familièrement…..
Qu’est-ce qui est en train de tomber, de disparaître et de faire naufrage en direct, sous nos yeux, sinon – au contraire… – les idéologies et les abstractions ? Ce que Maurras appelait justement « les nuées » ? Le communisme, bien sûr, hier, mais aussi, aujourd’hui cette financiarisation folle dans laquelle se sont aventurés trop d’économies ; et aussi, du coup, par ricochet et comme conséquence(s) induite(s), dans ce qu’elle a de pervers et de malsain, l’Europe ? Du moins une pratique bureaucratique de l’Europe, une façon de la vivre loin des réalités, loin des peuples, loin des intérêts concrets des gens ; bref, non pas l’idée Européenne en soi, dans ce qu’elle a de bon et de positif, mais l’Europe loin des gens, loin du réel ?
Et lorsque certaines pratiques douteuses du libéralisme s’effondrent, vers quoi se précipitent les opinions, peuples et dirigeants confondus ? Vers ces bonnes vieilles réalités bien concrètes que sont les Nations ! Que l’on médite sur la réaction instantanée d’Angela Merkel ( réaction au demeurant parfaitement normale, et tout à fait compréhensible : c’est celle que la France ne devrait pas hésiter à avoir aussi…).
Il reste à voir enfin que l’idéologie démocratique, elle aussi a du plomb dans l’aile. Car enfin, que font-ils et comment font-ils, face à la crise, les dirigeants des pays démocratiques (en France comme ailleurs, dans toute l’Europe…) ? Ils se réunissent en petits comités, parfois en pleine nuit, et prennent leurs décisions à quelques uns, sans en référer le moins du monde à quelque autorité que ce soit. Ce n’est d’ailleurs pas critiquable en soi, comment pourraient-ils faire autrement ? Mais si, nous, nous n’avons pas de problème là-dessus, les tenants de l’idéologie démocratique, eux, devraient en avoir un, et un très gros…! Car pas question ni – bien sûr – d’organiser un référendum ou une quelconque consultation populaire, ni même d’organiser un simple vote au parlement, la représentation nationale. On pourrait au moins, hypocritement, tâcher de sauver les apparences, et de faire comme si on consultait, comme si on tenait compte de l’avis des députés. Mais non, on ne fait même plus semblant…..
Quel(s) démenti(s) aux rêveurs et aux idéologues ! Les faits sont têtus, et ils se vengent… Notre actualité, c’est donc la mise en échec de tout ce qui était idéologique, non naturel et anti naturel. Ce n’est ni « tant mieux » ni « tant pis » : c’est. Et l’on doit en tenir compte, en vertu de l’éternel principe de réalité. Voilà bien la leçon de ce démenti cinglant apporté par réel aux idéologies…..
Ce retour au réel implique aussi, et c’est une excellente chose, un retour en force du Politique…..
VERDU sur Éloquence : Tanguy à la tribune,…
“Il est bon !!”