Nous voici arrivés à la cinquième et dernière date terrible de cette année terrible (1793), qui a vu la révolution et la république – la même année et en moins de neuf mois…- poser l’acte fondateur des Totalitarismes modernes (assassinat de Louis XVI, 21 Janvier) ; entamer le crime des crimes, à savoir le long massacre d’un enfant de huit ans, le petit Dauphin (3 Juillet) ; décréter par deux fois le premier génocide des temps modernes (1° Août et 1° Octobre) ; enfin être à l’origine directe de l’une des sources du racisme moderne (assassinat de Marie-Antoinette, 16 Octobre).
Il ne s’agit bien sûr pas de ressasser, sans cesse et sans fin. Mais il nous faut en permanence re-fonder notre royalisme et notre opposition à la République, malgré ou plutôt même à cause du temps qui passe. En effet, comment et pourquoi rester royalistes plus de deux siècles après la grande « coupure » de 1789, et plus de 130 ans après l’instauration de la république, le 30 janvier 1875 ?
La république, après tant de temps, n’aurait-elle pu devenir quelque chose de finalement assez acceptable, comme la république allemande par exemple, une fois passées les premières décennies de troubles et de convulsions ? Or, nous persistons à nous déclarer royalistes, donc anti républicains. C’est bien qu’il y a quelque chose qui justement, dans la république ne « passe pas », ne « passera » jamais, tout simplement parce que ce quelque chose ne « peut pas passer ».
Ce quelque chose, ce sont ces cinq dates que nous venons d’évoquer, et qui constituent le socle, le soubassement de ce temple auquel faisait allusion Chirac (1). Un temple construit sur des bases que la république n’a jamais su, jamais voulu, ou jamais pu ni reconnaître, ni regretter, et pour lesquelles elle n’a a fortiori jamais présenté les moindres regrets… Seules ont changé les formes extérieures, les apparences de la république, qui est effectivement devenue un mode de gouvernement semble-t-il assez comparable à ce qui se fait ailleurs en Europe. Mais ce sont ses bases fondamentales qui n’ont pas changées, et qui s’appellent, nous venons de le voir, totalitarisme, génocide etc…
Voilà pourquoi, et même si –nous le disons à chaque fois…- nous préférerions parler d’autres choses ces jours-là, car ce ne sont vraiment pas des anniversaires réjouissants ; voilà pourquoi, donc, « nous ne pouvons pas ne pas » faire mémoire de ces cinq jours tragiques de ce lointain passé. Lointain mais si présent puisqu’il fonde le système qui nous régit aujourd’hui, et sur lequel il est bâti ; lointain mais qui ne passe pas car il ne passera jamais ; nous sommes obligés de re-dire en permanence que là est le cœur, le centre, la raison profonde de notre anti-républicanisme et de notre royalisme : refus définitif et non négociable du totalitarisme ; refus définitif et non négociable du génocide ; rejet avec horreur du crime des crimes qu’a constitué l’assassinat de Louis-Charles, duc de Normandie, enfant de huit ans, donc innocent par définition ; rejet de cette source lointaine du racisme moderne que fut l’excitation permanente de la populace contre une reine, au prétexte qu’elle était « l’autrichienne »….. (à suivre…..).
(1) : lorsqu’il mettait en garde Sarkozy, parlant de laïcité positive, Chirac avait en effet employé cette image fort parlante et révélatrice de « colonnes du temple » pour parler des lois de 1905….
Cincinnatus sur Une initiative papale qui, curieusement, arrive…
“Nous ne sommes pas capables en France d’une révolution de velours, nous sommes incapables de faire…”