Un numéro récent de Point de Vue a annoncé la possibilité d’un prochain mariage du Prince Jaen de France. Le Prince lui-même a confirmé cette possibilité.
Ce serait, en tout cas, un évènement heureux, naturellement pour le Prince lui-même et pour la Famille de France, mais ce serait aussi, comme De GAULLE l’avait écrit, en de semblables circonstances, au défunt Comte de Paris, lors du mariage de son fils Henri, alors Comte de Clermont, « un évènement national » heureux pour la France *.
Plusieurs fois, dans son histoire, la France, dans des circonstances difficiles, parfois dramatiques, a du se tourner vers un recours, qui, à l’évidence, ne pouvait être issu des partis politiques et se devait, au contraire, de rassembler les Français. Est-on sûr que notre pays n’éprouvera pas la nécessité impérieuse d’un tel recours si, à plus ou moins court terme, les évènements l’exigeaient ? Croit-on vraiment impossible, à observer l’actualité, que de tels évènements puissent survenir ?
Un « recours pour la France » ? Le recours le plus simple, le plus évident, sans-doute aussi le plus sûr, nous semble s’incarner naturellement dans un prince « héritier des siècles », issu de la dynastie qui a fondé, façonné, notre nation.
Que le Prince construise sa vie personnelle, en fondant une famille, et sa personnalité politique par ses multiples activités au sein de la communauté nationale et internationale, nous paraît être, aussi, une bonne nouvelle pour le pays.
Oui, si le Prince Jean de France en prenait la décision, son mariage devrait être, dans la grisaille des jours actuels, une fête joyeuse pour les Français. Il devrait être « salué comme un évènement national ».
Jean de France et Philomena de Tornos au petit Trianon
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* A l’occasion de ce mariage, De GAULLE avait adressé au Comte de Paris – et fait publier – le message suivant :
« Je sais quelle joie vous cause ce mariage. C’est là, pour chaque Français, une raison de s’en réjouir. Mais aussi, Monseigneur, parce que la vie de votre famille s’identifie avec notre histoire, parce que ce qui vient de vous, dans le présent, est exemplaire pour la pays, parce que votre avenir, celui du prince Henri, celui des vôtres, sont intégrés aux espérances de la France, je salue l’union que Dieu va bénir comme un grand évènement national ».
Désolé,mais le raprochement avec De Gaulle ne me plait pas dutout.Avec mes regrets et meilleurs voeux de bonheur.
Il est en effet malséant de faire le rapprochement entre un individu arrivé au pouvoir par le crime, qui a bradé le territoire national et (malgré les apparences) sa souveraineté, avec un système politique héréditaire qui a créé le territoire national et son unité que 200 ans ou presque de gabegie politique républicaine ne sont pas encore arrivés à détruire.
Par contre tous mes voeux de bonheur au Prince Jean que j’avais eu le plaisir de faire recevoir à Auray et avec lequel j’avais eu l’honneur de m’entretenir.
Qu’importe l’avis du traître du 13 mai! 5 générations de pionniers ne pourrons jamais me faire oublier le fameux « je vous ai compris »!
Tous mes voeux de bonheur au Prince ainsi qu’à sa fiancée, et, si Dieu le veut et le choisis, qu’il puisse un jour restaurer le régime naturel de la France chrétienne et éternelle dans le seul soucis de la gestion de la cité en vu du Bien Commun…
Pour moi, quel que soit le jugement porté sur eux, il n’est pas indifférent que deux des présidents de la Vème république aient été, en fait, de formation monarchiste.
Il est vrai que cette considération concerne plutôt le passé, l’histoire de notre pays.
A mon avis, l’important c’est la permanence du recours que peuvent constituer pour la France les princes de la dynastie nationale. Le prince Jean l’incarne aujourd’hui en raison de son âge, de ses qualités et de la conscience qu’il semble avoir de la charge qui lui échoit. Qu’il sy prépare de toutes les manières me paraît être, en effet, une chance pour l’avenir.
La jeune fiancée est ravissante et je m’associe à tous les voeux de bonheur pour ce jeune couple dont j’espère vous nous parlerez souvent.
(Par ailleurs je ne sais pas où trouver des articles et renseignements sur la vente des objets touchant cette famille aussi bien que notre Histoire … )
Quelle représentation nous faisons nous de la monarchie venant au secours de la France?
Est-ce celle des pays du Nord de l’Europe? Comme le remarque Julius Evola, la monarchie qui porte elle-même ses valises et va faire ses courses dans les magasins; qui accepte que la radio et la télévision présentent au peuple sa petite vie de famille et les frasques de ses filles avec comme toile de fond un débonnaire coté père de famille_tout ceci ne peut que porter atteinte à l’essence même de la monarchie.
Ou plutôt une représentation de la personne et de l’institution royales indissolublement liées au sacré, dans laquelle la mission du roi n’est pas de commander mais de fixer les règles et déterminer une ligne matérielle et morale de ce qui est « droit »; détenant ainsi une souveraineté pleine et entière. La fonction souveraine est également un sacerdoce.
Ceci étant dit, tous mes voeux de bonheur au Prince Jean et Philoména de Tornos.
Je suis intéressé par le commentaire de Sébasto. Il pose une question que je trouve essentielle.
Mais, je me demande si la représentation que nous nous faisons de la monarchie peut être tout à fait indépendante de l’état des sociétés où nous vivons.
Comment concevoir une monarchie à dimension sacrale dans un monde qui, malgré un certain retour des religions, d’ailleurs pas toujours pour un bien, a perdu, en pratique, le sens du sacré ? Pas que du sacré, d’ailleurs. C’est toute la sphère du spirituel, du culturel, du politique qui est dégradée.
Je soupçonne Sébasto d’être maurrassien et d’appliquer les vers superbes où MAURRAS rêve en écrivant : « J’ai renversé la manœuvre du monde et l’ai soumise à la loi de mon cœur ». Mais ce qui est possible dans l’ordre privé peut-il s’appliquer au « gros animal », au social et au politique ?
Peut-on vouloir une monarchie coupée du « principe de réalité » ? Autrement dit, peut-on prendre nos désirs pour des réalités ?
Les monarchies en somme banalisées que Sébasto décrit correspondent au monde moderne. A monde médiocre, Pouvoir médiocre.
Faut-il attendre d’une monarchie qu’elle reconstruise à elle seule tout l’édifice social, dans ses structures de base, comme dans ses éléments les plus hauts ? J’en doute. C’est attribuer au politique un rôle démesuré. Le pouvoir politique peut sans-doute y aider puissamment mais il me semble qu’il appartient à la société elle-même par un sursaut de ses élites, de son Intelligence, de ce qu’il reste d’autorités spirituelles et, progressivement, de l’ensemble du peuple, s’il venait à se lasser de la médiocrité du monde dit moderne, de reconstruire un édifice social et politique digne de ce nom. Pour simplifier, je crois qu’il faudrait une synergie positive entre le pouvoir politique et une réaction de nos sociétés pour parvenir à une sorte de renaissance où une monarchie – comme d’ailleurs toutes les institutions dans l’ordre social et politique – retrouverait une pleine dimension, au sens dont nous rêvons. Mais là, nous nous situons dans le temps long, les processus lents, dont est constituée, selon Berdiaeff, la vraie Histoire.
Nous en sommes loin. En attendant, et dans le monde tel qu’il est, je crois tout de même à l’idée selon laquelle, en tout cas en France, la moins bonne des monarchies serait malgré tout supérieure à la meilleure des républiques.
Mon cher Polioute, comme vous, j’aurais tendance à croire à la supériorité d’une monarchie même médiocre.
Il faut noter cependant que l’institution monarchique, ramenée à ses formes extérieures, se combine très bien avec ce qu’il y a de plus contestable dans le monde actuel (c/f la Hollande_ pacifiste et permissive).
L’erreur, serait de croire qu’il suffirait de changer d’institutions pour changer de régime.
Il en faudra surement beaucoup plus, pour combattre l’esprit du temps et le jeu des mentalités.
Mon cher Sébasto, j’ai l’impression que nous disons à peu près la même chose …
D’ailleurs, Il n’y a pas que la monarchie pour s’accomoder de ce qu’il y a de plus contestable dans le monde actuel. Les dernières années du franquisme ou du salazarisme eux-mêmes n’ont pas protégé, les sociétés espagnole et portuguaise de la contagion souterraine des tares du monde moderne. La « movida » qui les a suivis très rapidement en témoigne amplement.
Cependant, si l’institution monarchique a ses formes extérieures, elle a peut-être aussi sa forme intérieure
(hors des partis, inscrite dans l’histoire et dans la durée, marquée par la succession héréditaire) qui pourrait la rendre plus apte que tout autre régime à susciter, aider, accompagner une réaction de nos sociétés, si elle se produit un jour, comme on peut le supposer et l’espérer, à la lecture de l’Histoire …
Mon cher Polioute, je vous rejoins bien entendu, sur votre analyse d’un éventuel retour à la monarchie (quelle que soit sa forme), comme la condition nécessaire pour renverser l’état de délitement de nos sociétés.
Cependant, gardons nous (suivez mon regard) des professions de foi universalistes, du genre : « plus libéral de gauche que moi tu meurs », dans le but de présenter un profil rassurant pour l’idéologie dominante et sur lequel s’extasient les média.
Pour faire écho à l’évocation du général de Gaulle dans cet article, il faut noter que le peuple s’est montré instinctivement favorable à la stature non partisane qu’il voulait donner à la fonction présidentielle. La Vème république a ouvert les esprits à une autre logique politique.
La monarchie pourrait bien être, n’en déplaise a certains, l’aboutissement naturel des institutions mises en place par Charles de Gaulle, qui n’a jamais caché ses préférences pour une certaine monarchie.
Deux observations sur cette discussion:
– D’abord, le Prince ne fonde pas une famille! il la continue.
– Ensuite il faut être lucide: une monarchie « médiocre » est aussi improbable qu’une monarchie selon notre coeur. Inutile d’en rabattre.
suis désolé, mais une union inégale me parait inconcevable et choquante
car je crains que Melle de Tornos n’ait que sa jeunesse
et sa fraicheur à apporter