François Fillon ne sera pas allé au Sommet de la Francophonie de Québec pour rien !
En marge de son travail és-qualité, le Premier ministre a profité de la tribune qui lui était offerte pour rappeler quelques vérités bien senties sur les véritables responsables de la crise économique actuelle.
Il a ainsi pointé la responsabilité des Etats-Unis, dont le comportement relève tout à la fois de l’égoïsme et du cynisme :
« La France ne demande pas que l’économie soit administrée. Elle demande qu’il y ait un peu de règles, que le libéralisme soit moins sauvage, que les Etats-Unis ne puissent pas s’endetter sans fin sur le dos de l’ensemble du reste du monde », a-t-il déclaré sur TV5 Monde. Le chef du gouvernement français a aussi souhaité « que les monnaies asiatiques reflètent la réalité de la puissance des économies asiatiques ».
« La gouvernance mondiale en matière financière ne fonctionne pas. C’est pour ça que nous voulons un sommet pour la refonder », a ajouté le Premier ministre, toujours en marge du sommet de la Francophonie. Evoquant les sommets internationaux réclamés par le président Nicolas Sarkozy au nom de l’Union européenne et désormais acceptés par les Etats-Unis, François Fillon a ajouté : « Ce que la France demande aujourd’hui, c’est qu’on mette en place des systèmes de régulation pour pouvoir détecter les crises et les arrêter à temps« …
On sait que Jacques Bainville, toujours sage et mesuré, aimait à répéter que « tout a toujours très mal marché »; et que, en ce qui concerne le capitalisme, il était faux de croire qu’il allait s’écrouler parce que, depuis les débuts, il passait son temps à s’écrouler, et à se reconstruire sans cesse. Semblant reprendre certaines façons de penser, voire de s’exprimer, de Bainville, Fillon a conclu son intervention par ces mots :
« Ma conviction c’est que le capitalisme n’est pas en cause. Ce qui est en cause, c’est la manière dont il est géré, c’est un excès de liberté, une absence de régulation »……
Attribuer le marasme économique actuel à un manque de « gouvernance » est un non sens.
D’abord, qu’est-ce que la « gouvernance »? Est-ce une manière supérieure de gouverner? Ou plutôt, une manière de ne pas gouverner, en neutralisant la politique et en soumettant la société au capitalisme libéral?
N’est-elle pas (la gouvernance) qu’une substitition technicienne et impersonnelle du pouvoir, au détriment de la démocratie représentative?
Le modèle économique capitaliste à échoué, non pas par manque de « gouvernance », mais plutôt par excès.
Monsieur Fillon, le temps est venu de gouverner.