En réaction à notre note du vendredi, 31 octobre 2008, « Les sifflets du stade (suite …) : Jacques Chirac, le baril de poudre et la boite d’allumettes… », Antiquus a écrit :
« Et alors, en quoi cela nous concerne-t-il ? La belle affaire! les tunisiens, algériens et marocains ne se sentent pas français? C’est bien normal ! Et la Marseillaise est sifflée ? Le royaliste que je suis n’a jamais chanté de sa vie ce chant sanguinaire et populacier… » (lire son commentaire après la note du 31…).
Mais, Antiquus, nous sommes tout à fait d’accord avec vous, en ce qui concerne ce chant « sanguinaire et populacier » ! Avez-vous lu la note du 17 octobre ? La voici « Réaction n° 2 : Un chant à connotation raciste sifflé au Stade de France : indignation du gouvernement de la république… »
Une phrase de ce chant qualifie en effet d’ « impur » le sang des adversaires, et ceux qui le chantent continuent en demandant que ce sang impur « abreuve nos sillons ». Charmant…
Que l’on sache, le sang, quelle que soit la personne dont on parle, est toujours du sang; s’il est « impur » ce ne peut qu’être d’un strict point de vue médical, parce qu’il est contaminé par un virus ou quelque chose de ce genre.
Le problème, c’est que les mots ont un sens, et qu’on ne peut pas impunément dire n’importe quoi. On a bien vu l’utilisation que faisait un Hitler du concept fou de « race pure », et de sa vocation à régénérer l’Allemagne en priorité, mais aussi l’Europe. Et, pourquoi pas ?, à être un modèle pour le monde.
Mais ce concept fou d’impureté des autres, qui sous-entend la pureté de soi ; et son corollaire, la régénération d’un peuple, voire de l’humanité, c’est le message qu’a envoyé au monde la révolution française, et son avatar, la Première république, poursuivie par Napoléon.
Quelle justification avançait en effet un Robespierre, et avec lui toute sa clique…, à la Terreur, sinon la « régénération » ?…
La république a choisi ce chant à la connotation raciste appuyée et évidente comme hymne national. Elle n’en est pas indignée, ni par ses origines. Mais voici qu’elle reçoit aujourd’hui en pleine figure, comme par effet boomerang en quelque sorte, un peu de cette violence folle et hystérique qu’elle a elle-même déclanchée dès ses origines; dont elle s’est nourrie; qu’elle a pratiquée pour prendre et garder le pouvoir; bref, dont elle est issue : et là, du coup, elle est indignée.
L’indignation est-elle la meilleure réaction à avoir, lorsqu’on est un arroseur arrosé, un pompier pyromane ?…
Tout à fait d’accord, naturellement, sur le fait que la Marseillaise est un hymne sanguinaire et violent, indigne d’une nation comme la France, surtout celle du XVIIIème siècle …
Il me paraît, toutefois, que le qualifier de « raciste » n’est pas approprié. Les adversaires de la Révolution sont européens, voire français. Il n’y a pas là, à proprement parler, sauf abus de langage, de conflit « racial ».
La Marseillaise est xénophobe. Elle introduit la notion, en effet douteuse, de « sang impur ». Elle est fondée sur la haine de tout adversaire. Cela semble suffisant pour la disqualifier.