Nous considérons comme un évènement très important, et totalement positif, le fait que l ‘Union européenne ait décidé, le lundi 10 novembre, de reprendre les négociations sur un partenariat renforcé avec la Russie, même s’il reste à fixer la date exacte de cette reprise.
Enfin ! aurait-on envie de dire……
Ces négociations avaient en effet été suspendues le 1er septembre par les Européens, dans la foulée du conflit russo-géorgien. Nous avons toujours estimé, pour notre part, que les USA jouaient vis-à-vis de la Russie un jeu mi absurde, mi dangereux. Qu’avions-nous besoin de leur emboîter le pas à l’occasion de ce conflit ? Que les USA soient aveugles, ou qu’ils jouent leur(s) cartes et poussent leurs pions : c’est leur affaire. Mais nous, les Français et les Européens ? Pourquoi titiller la Russie aux marges de sa sphère naturelle d’influence ? Et de toutes façons en vain, sans le moindre résultat concret ? Souhaiterait-on la pousser, par exemple, dans les bras de Pékin ?
Parce que les USA cherchent à servir leurs intérêts en contrôlant l’acheminement des hydrocarbures au sud de la Russie, des dirigeants occidentaux se laissent manipuler par Washington dont – en épousant la cause – ils deviennent les chiens de garde. C’est bien joué pour les USA, qui torpillent deux adversaires, rivaux et concurrents, d’un coup : le bloc européen et la Russie. Mais c’est suicidaire pour nous.
Ecoutons Natalia Narotchnitskaïa (1) : « ….Pourtant, une Europe forte, c’est-à-dire indépendante, ne peut exister sans la Russie , ce que savent les Etats-Unis. Ce qui nous unit est fondamental : c’est notre propre histoire qui est commune. Pourquoi l’Europe repousse-t-elle le grand retour de la Russie ? Elle devrait l’accueillir à bras ouverts ! Nous pourrions alors répondre ensemble aux défis qui nous attendent : la démographie, l’immigration, l’effondrement de la culture chrétienne….. »
Soyons lucides, Français et Européens confondus. C’est une évidence qui crève les yeux : tout nous dit que la Russie ne nous menace en rien, d’aucune façon, en aucun endroit et sur aucun sujet. Par contre, tout nous dit également que Russie et Europe, déjà étroitement liées par des relations poussées dans de nombreux domaines, n’ont qu’à gagner à développer encore plus leur coopération. Dans le monde multipolaire qui se dessine sous nos yeux, une Eurasie ne peut que signifier un plus –et un plus très important…- pour nous, les Européens.
Et qu’on n’aille pas prendre en compte simplement des aspects techniques, économiques ou diplomatiques (fort importants au demeurant) . L’aspect spirituel d’un rapprochement toujours plus étroit avec nos voisins et amis russes doit aussi être pris en compte. Face aux défis religieux et moraux, donc civilisationnels, auxquels se trouvent confrontés l’ensemble des peuples blancs, plus que jamais l’union fait, et fera !…, la force. Qui peut nier qu’une nouvelle dynamique naîtrait d’un rapprochement (et pourquoi pas d’une nouvelle unité ?…) entre les deux poumons catholique et orthodoxe de notre vieille Europe ?…..
(1) : Historienne et philosophe, spécialiste des relations internationales, Natalia Narotchnitskaïa a travaillé pendant sept ans au Secrétariat de l’ONU ( de 1982 à 1989). Ancien député, elle est chargée de recherche à l’Académie des Sciences de Russie.
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