Nous avons plus d’une fois parlé de ces patrons assoiffés de bénéfices, et exploitant sans vergogne cette inépuisable chair à profit que sont les étrangers poussés par la misère. C’est la raison pour laquelle il est toujours utile, et agréable, de rétablir un peu l’équilibre, et de saisir chaque occasion qui se présente pour bien montrer qu’en France il n’y a bien sûr pas que des patrons voyous……
Saluons donc, aujourd’hui, le mécénat de la maison Bréguet, qui a permis la restauration du petit Trianon et du Pavillon Français de Marie-Antoinette (ci dessous).
C’est en effet grâce au mécanat de l’horloger Breguet (Swatch Group) que le Petit Trianon et le Pavillon français ont pu être restaurés. Si le château de Versailles s’est chargé de la décoration, Breguet a pris en charge, pour un coût de 5,30 M€, les travaux de fond du petit palais, sans lesquels la réouverture au public aurait été impossible.
Le patron de Breguet, Nicolas Hayek, a décidé de financer la restauration alors qu’il était en visite à Versailles, en 2004. « Je voulais refaire la copie d’une montre unique, créée en 1782 pour la reine, volée en 1983, et restée depuis introuvable. Nous avions besoin, pour l’écrin, de bois provenant du chêne de la reine », raconte-t-il. Détruit par la tempête de décembre 1999, le fameux chêne est en effet en passe d’être coupé et le domaine accepte d’en céder une infime partie pour l’écrin de Marie-Antoinette.
C’est à cette occasion que Nicolas Hayek propose tout simplement à Christine Albanel, alors à la tête de Versailles, de devenir mécène. « Je lui ai demandé : “Combien vous faut-il ?” et l’affaire s’est conclue comme cela », dit cet homme de 82 ans. Pendant un an, près de 250 personnes vont travailler dans le petit palais. Et pendant un an, « la collaboration et l’engagement seront intenses », affirme Jean-Jacques Aillagon, l’actuel président du site.
Il faut savoir que la maison Bréguet est liée d’une façon toute particulière à Versailles : Breguet était déjà l’horloger de Marie-Antoinette, et des liens très anciens lient l’entreprise à Versailles.
Mais Nicolas Hayek préfère expliquer sa démarche par sa vision de l’entrepreneuriat. Se situant « loin d’une économie de finances qui détruit les richesses », ce patron veut incarner un « entrepreneur créateur ». « Pour moi, un chef d’entreprise est un passager à bord de notre planète. Il doit tout faire pour que cela dure. » Il a donc choisi de s’inscrire dans la lignée du groupe Vinci ( qui a récemment offert la restauration de la Galerie des Glaces ) ou du groupe Monnoyeur ( qui a offert la grande Grille Royale du château ).
Tous ces mécènes de grandes entreprises peuvent reprendre, chacun pour leur propre compte, la belle déclaration du Président du groupe Monnoyeur :
« …Le château de Versailles, l’un des plus beaux monuments de notre pays, reste aujourd’hui l’un des symboles les plus concrets de notre Histoire et de la pérennité des grandes entreprises humaines ainsi que la marque du goût et du rayonnement culturel de la France à travers le monde. C’est l’occasion pour une entreprise de côtoyer l’Histoire, comme instrument de compréhension du présent et comme moteur d’une réflexion sur l’avenir. »
Bonne nouvelle pour tous les amoureux du Patrimoine : celui qui a été fait « grand mécène » a d’autres projets en tête, dont un en France….. (à suivre…..).
Paul Leonetti sur Ce crime impuni, contre l’honneur paysan
“il existe une notion qui s’impose à tous : le prix. Il vaut mieux s’interroger sur…”