Pour la première fois depuis le départ précipité de la famille royale, en octobre 1789,, la totalité des espaces intérieurs du Petit Trianon, du jardin et du Pavillon français est accessible. Il était possible jusqu’alors de visiter les appartements de la reine, à « l’étage noble », ainsi que certaines pièces de l’étage du roi, sur rendez-vous.
En même temps que le Pavillon français, situé à quelques mètres, le Petit Trianon a été intégralement repris, et la totalité des espaces intérieurs est désormais restaurée, ré-ouverte au public et remeublée dans l’ambiance de l’époque de Marie-Antoinette.
L’ensemble des décors, des peintures ou des papiers peints a été restauré, les différents appartements remeublés avec des mobiliers d’origine. L’escalier d’honneur et sa rampe en fer forgé ont été remis à neuf. « Ce bâtiment, très novateur à l’époque, n’a été habité que par des femmes. Nous avons essayé de retrouver l’atmosphère de confort et d’intimité qui y régnait » , explique Pierre-André Lablaude. Construit à l’origine par Louis XV pour M me de Pompadour – laquelle est décédée avant d’avoir pu y loger -, le Petit Trianon a d’abord accueilli Mme du Barry. Après Marie-Antoinette, il est vidé, puis mis en location. Napoléon y logera sa sœur Pauline Borghèse, puis l’impératrice Marie-Louise. La duchesse d’Orléans s’y installera en 1836. Mais Marie-Antoinette reste la figure emblématique de ce lieu, dont elle a fait sa retraite privée, loin des bruits de la cour.
Au rez-de-chaussée, désormais tel qu’il était à la fin de l’Ancien Régime, on trouve la salle de garde, la salle de billard, un réchauffoir avec son fourneau, et la salle dite de l’argenterie, où l’on peut voir deux ensembles de la manufacture de Sèvres, dont celui « à perles et barbeaux », commandé par Marie-Antoinette en 1781.
Dans les étages, c’est surtout la chambre de la reine (ci-dessous) ainsi qu’un petit cabinet « des glaces mouvantes » – permettant de masquer les fenêtres afin de créer une intimité totale – qui attirent l’œil. Les travaux ont permis de refaire à l’identique la bibliothèque de la reine, marquée d’un PT (« Petit Trianon »). Au fil du temps, Versailles s’est efforcé de retrouver des meubles d’époque, disparus ou vendus pendant la Révolution, afin de faire du Trianon un espace « habité ». La restauration de nombreux petits cabinets de toilette renforce cette impression.
Ce sont des artisans français dont l’Atelier Mériguet-Carrère pour les peintures, Aubert Labansat pour les parquets, Garnier pour les bronzes et serrures qui ont travaillé à la renaissance du petit palais. Les couleurs d’origine ou les copies de papiers peints d’époque ont été travaillés à partir de lambeaux découverts lors des travaux. Les appartements de la reine regorgent ainsi de décorations de fleurs et de fruits, rappelant les jardins. Les fenêtres d’origine, avec des grands carreaux, ont été rétablies.
Dans l’attique, aux côtés des pièces de Louis XIV – qui n’y a de fait jamais dormi -, on peut désormais voir les chambres de Mme Royale, de l’impératrice Marie-Louise ou le boudoir de la duchesse d’Orléans. (fin).
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