Quand on observe l’action des différents groupes royalistes, on ne peut que constater deux choses, aussi positives l’une que l’autre : d’abord leur vitalité, qui se manifeste par des activités multiples; mais aussi -et peut-être même surtout- leur insertion dans le débat et la réflexion d’aujourd’hui, et la pertinence de leurs analyses.
Cela permet de mettre en évidence nos points de convergence avec un grand nombre d’intellectuels.
Deux nouveaux exemples de cette vitalité : ce mardi, 2 décembre, Les Epées ont invité à un débat entre trois professeurs d’Université, Anne-Marie Le Pourhiet, Frédéric Rouvillois et Philippe Lauvaux, sur le thème iconoclaste Faut-il sauver la Ve République ? (1).
Et mercredi prochain, 3 décembre, la NAR (Nouvelle Action Royaliste) organise une réunion particulièrement intéressante. Elle recevra Jacques Julliard, pour parler avec lui de son dernier ouvrage L’Argent, Dieu et le diable, consacré à « Péguy, Bernanos et Claudel, face au monde moderne ». (1)
Comment, par exemple, ne pas être en parfaite convergence avec la présentation que fait Julliard de son livre :
« Si je rapproche ici ces noms, ce n’est pas parce qu’ils sont tous trois ce que l’on est convenu d’appeler des écrivains catholiques. Catholiques, ils le sont, chacun à sa manière, mais cela ne suffit pas, loin de là, à les définir. Si je les ai réunis, c’est d’abord parce que chacun d’eux a représenté, à diverses époques de ma vie, un formidable instrument d’émancipation intellectuelle. Ils m’ont aidé à me libérer de mon temps, à prendre des distances vis-à-vis de lui, et plus encore, vis-à-vis de moi-même. Quand le monde tout entier paraît s’affaisser sur son axe et que l’on se sent gagné par la lâche tentation de composer avec ce qu’il charrie de plus médiocre, alors Péguy, Bernanos et Claudel sont des recours. Ils nous arrachent à la vulgarité ambiante et bien souvent nous en protègent. Non que chacun d’entre eux n’ait eu, à l’occasion, ses faiblesses. Mais leurs erreurs n’ont jamais été inspirées par la complaisance à leur époque ; ils n’ont jamais emprunté leurs aveuglements à leurs contemporains. Leur marginalité fut à la fois un fait subi et une situation voulue. Subie, parce qu’elle est en effet pour partie liée à leur position d’écrivains catholiques. Voulue, parce qu’en érigeant l’ostracisme dont ils furent victimes en sécession délibérée, ils ont fait de ce défi à leur temps la source principale de leur inspiration. Les grandes oeuvres peuvent bien exprimer leur époque, elles n’en sont pas moins bâties sur la solitude volontaire et la résistance à la contrainte extérieure. « J.Julliard.
L’Argent, Dieu et le diable, Péguy, Bernanos et Claudel face au monde moderne, de Jacques Julliard; Flammarion, 229 pages, 18 euros.
(1) : Mardi 2 décembre à 20 heures : Salle Pierre Nicole 9 rue Pierre Nicole – 75005 Paris.
Mercredi 3 décembre à 20 heures : 17, rue des Petits-Champs, Paris 1er (4e étage).
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