Marion Nazet est historienne. Son genre : les us et coutumes des gens du peuple. Elle a publié un ouvrage intitulé Noël provençal, traditions et saveurs : Nouvé prouvencau, tradicioun e sabour » (1) dans lequel elle détaille par le menu (sans mauvais jeu de mot…) les mille et un charmes de cette fête en Provence, province dans laquelle c’est le moment phare de l’année.
Mais, sans avoir l’air d’y toucher, car elle n’est pas prétentieuse, elle va aussi beaucoup plus loin, elle va même au cœur des choses. Ainsi, dans un ouvrage qui va revisiter toutes les traditions millénaires de cette fête si enracinée, elle n’hésite pas à écrire ce qui lui paraît fondamental, et qui l’est bien en effet . A la question Peut-on fêter Noël sans dépenser des fortunes, tout en se régalant ? le réponse est oui : il suffit de retrouver les coutumes de nos aïeux en Provence… « L’abondance d’objets inutiles nous a éloigné de la fête. Noël en Provence est partageur, humble, heureux et religieux… »
Tout n’est-il pas dit dans cette courte phrase ? Tout, c’est-à-dire surtout l’essentiel sur cette fête magnifique, et son écoeurante et scandaleuse dénaturation par « la désolante pourriture » d’une société bassement et misérablement mercantile, et uniquement mercantile, « qui n’a que des banques pour cathédrales »…
On n’est pas là dans un discours ou une diatribe ennuyeuse ou pleurnicharde; ni dans un registre à prétention philosophique; et pourtant, en une seule et simple petite phrase, fort courte, que tout le monde sans exception peut comprendre car elle est dite avec les mots de tous les jours de monsieur tout-le-monde, on est au cœur de l’essentiel : a-t-on vraiment besoin d’autre chose ?
(1) : Noël provençal : Traditions et saveurs. Nouvé prouvencau : Tradicioun e sabour, de Marion Nazet. Editions Edisud, 175 pages, 18 euros.
Un ouvrage que l’on complétera utilement par Les fêtes provençales, de Jean-Paul Clébert et Josianne Aoun, illustré par Béatrice Tollu. Aubanel éditeur, 224 pages, 19,90 euros.
corcelles sur Quand, il y a 155 ans,…
“Je comprends mal la fureur de Barbey car si Flaubert – qui se prenait pour Mme…”