Intéressant article sur les Pays-Bas, dimanche 14 décembre, sur le site Aol…..
Nous avons choisi de le reproduire intégralement, car il donne d’utiles renseignements sur l’état actuel d’un pays voisin, mais aussi parce que certains des problèmes rencontrés là-bas sont des problèmes que nous rencontrons – mutatis mutandis – ici aussi.
De plus, l’évolution des mentalités aux Pays-Bas, qu’évoque cet article se produit également d’une certaine façon ici, là aussi toutes proportions gardées : les mêmes causes, c’est bien connu, produisent les mêmes effets…..
Devant un coffe shop d’Amsterdam en novembre 2008.
Souvent associés à l’image de la prostitution et au cannabis, les Pays-Bas traversent une crise d’identité, alors que les avatars de la tolérance néerlandaise incitent les autorités à restreindre les libertés, estiment les analystes.
La légalisation de la prostitution et la régularisation des drogues douces ont donné lieu à des excès, ouvrant la porte au crime organisé, poussant les autorités à revenir sur le traditionnel esprit de tolérance des Pays-Bas.
« Les idéaux du pays sont mis à l’épreuve de la réalité », explique à l’AFP Dick Houtman, de l’Université Erasme de Rotterdam.
« Les Pays-Bas ont été plus loin que de nombreux pays en octroyant toutes sortes de libertés. Mais le test est sévère », poursuit-il.
Les Néerlandais sont réticents à renoncer à l’esprit de tolérance, une de leurs fiertés nationales. Mais en pleine globalisation et avec la récession, l’emportent le besoin de sécurité et la peur de créer par trop de tolérance un terreau fertile à toutes sortes de menaces.
« Le pays devient plus conservateur », note l’historien Han van der Horst. « On se détourne du sexe, drogue et rock n’ roll et on se tourne vers des valeurs bourgeoises ».
La classe politique a pris le relais. « Même des partis libéraux ont viré plus à droite: ils ne veulent pas s’opposer à cette tendance au sein de la population », estime le sociologue Geert de Vries de l’Université libre d’Amsterdam.
Le 1er décembre, le gouvernement a interdit les champignons hallucinogènes dont la consommation « peut mener à un comportement risqué et imprévisible ».
Une prostituée à Amsterdam le 8 décembre 2008.
Une semaine plus tard, les autorités municipales d’Amsterdam annonçaient leur intention de supprimer la moitié des coffee shops et des vitrines où les prostituées s’exposent pour proposer leurs services, estimant que ces activités entraînent trop de blanchiment d’argent, de trafic de drogue et d’être humains. Plusieurs autres municipalités ont suivi.
Cette semaine, la cabinet a indiqué vouloir réguler davantage l’industire du sexe, avec un système plus onéreux de licences et en poursuivant les clients de prostituées illégales.
Selon les historiens, la tolérance des Pays-Bas date du 16ème siècle, lorsque le commerce imposait au pays de se montrer tolérant envers les coutumes de peuples venant de tous les horizons.
De plus, dans un pays gagné en partie sur la mer et en partie sous le niveau de celle-ci, « il fallait se battre, tous ensemble, catholiques et protestants, pour garder les pieds au sec », explique Dick Houtman.
Près de 400 ans plus tard, il en résulte une culture politique basée sur le consensus et une grande importance attachée aux libertés et choix individuels.
Les Pays-Bas ont décriminalisé dès 1976 la possession de 5 grammes de cannabis par personne, et régulé le commerce des drogues douces. La prostitution et le mariage entre personnes du même sexe ont été légalisés en 2000.
A présent, un frein est mis à la tolérance vis-à-vis des drogues et du sexe tarifé mais la perception de l’immigration s’est également radicalisée.
Selon un rapport de l’Université de Leyde et de la Fondation Anne Frank, l’islamophobie croit.
De nombreux Néerlandais voient en l’Islam une menace contre leurs valeurs séculières et égalitaires et estiment que les immigrants sont la cause de la pénurie de logements et des problèmes dans l’éducation nationale et la sécurité sociale.
« Cette perception que l’on mettait sur le compte de l’extrême droite, est à présent en train de devenir une pensée courante. Elle gagne en légitimité et en crédibilité », dit Dick Houtman.
« Il y a le sentiment que notre tolérance est la cause principale de nombreux problèmes auxquels nous sommes confrontés à présent. Il y a un débat sur les limites de la liberté et de la tolérance », poursuit M. Houtman.
Marc Vergier sur 2024 : Le taureau par la…
“Cher Pierre Builly, vos remarques sont toujours les bienvenues. Je ne garde pas la même impression…”