La Provencedu dimanche 14 décembre publie un intéressant article de Sophie Manelli, qui mérite que l’on s’y arrête quelques instants.
Voici en effet un papier qui apporte de l’eau à notre moulin, car écrit par quelqu’un et dans un journal qui n’est ni de près ni de loin acquis à nos convictions. Et qui explique posément mais clairement, par a + b pourrait-on dire, pourquoi la greffe ne prend pas, et ne prendra pas, chez un certain nombre des nouveaux venus, ces français de plastique comme nous les avons appelés.
Alors que faire ? Que faire et que penser, dès maintenant, mais aussi que faudra-t-il faire, un jour ? On se reportera, pour l’approuver ou non, la discuter, la préciser, la nuancer etc… à notre analyse de la situation qui nous a fait proposer ce que nous avons appelé la règle des trois tiers (1)….
Mais lisons d’abord l’article de Sophie Manelli…..
Quand Thierry veut s’appeler Rachid.
Quand le bébé est né, sa mère, jeune marseillaise de confession musulmane, a choisi de l’appeler Mégane. Un joli prénom à la mode…. qu’elle n’a pas tardé à regretter. « Ma famille a du mal à l’accepter car ce n’est pas un prénom coranique. J’ai peur que la petite soir rejetée. Alors je voudrais en changer, pour un prénom plus conforme à la tradition. Assia ou Mariam par exemple », a-t-elle expliqué à son avocate Me Isabelle Terrin, qui a déjà reçu plusieurs requêtes de ce type.
Ils s’appellent Thierry, Jacques, Olivier, sont nés en france de parents immigrés ou ont été naturalisés, et veulent devenir ou redevenir Mustapha, Karim ou Rachid. « Ces requérants invoquent les problèmes d’identité que leur posent un prénom français, chrétien, les moqueries dont ils sont parfois victimes, le rejet de leur communauté d’origine » , explique un magistrat longtemps chargé des questions d’état civil (2).
C’est le cas de Laurent, d’origine algérienne, devenu français il y a dix ans, qui estime aujourd’hui, à 35 ans, que ce prénom lui porte préjudice. « Il ne correspond pas à mon physique. Lorsque je passe des entretiens pour un boulot, je sens iune hésitation chez l’employeur. Comme si la personne convoquée pouvait ne pas être moi ».
D’autres ont le sentiment d’avoir « renié leurs origines » et revendiquent aujourd’hui haut et fort leur appartenance à une communauté (3). Reste le cas des enfants qui ont la double nationalité franco-marocaine. « Les parents expliquent qu’un prénom non coranique, qui ne figure pas sur la liste des prénoms autorisés au Maroc, pose des difficultés pour obtenir un tiotre d’identité marocain », rappelle le magistrat.
Article 60 du code civil.
Depuis quelques années, ces requêtes se multiplient devant les tribunaux. Avec peu de succès. Car en droit français – article 60 du Code civil – il faut justifier d’un « intérêt légitime » pour changer de prénom. L’usage prolongé, le souci d’intégration ou encore le motif sexuel – c’est le cas des trans-sexuels – sont couramment retenus par la jurisprudence. Beaucoup moins le motif religieux ou culturel, pourtant reconnu par la Cour de cassation en 1999.
« En France, Cassius Clay aurait eu du mal à devenir Mohammed Ali », résume Me Isabelle Terrin. L’avocate a notamment plaidé en vain le cas de deux frères, Paul-Smaïn et Mohamed. Leur mère, musulmane, souhaitait « harmoniser les prénoms de la fratrie ». En clair, substituer Smaïn à Paul en inversant leur ordre sur l’état civil. Le tribunal a rejeté sa demande, en rappelant que le prénom usuel n’est pas nécessairement celui qui figure en premier sur l’acte de naissance.
(1) : Voir les deux notes « La république change le Peuple » et « Qui constitue le Peuple ? ( la règle des trois tiers ) », dans la catégorie « Immigration : Identité ou Désintégration nationale? ».
(1) : Que dirait-on d’un français de souche -ou de plusieurs.. – qui se moqueraient de quelqu’un à cause de son prénom « musulman » et qui rejetterai(en)t ce quelqu’un ?….. Ce magistrat ne semble pas effleuré par l’énormité du propos qu’il tient…..
(3) : c’est de ceux-là, et de ceux qui se tiennent mal, dont nous disons que la greffe ne prendra jamais, et qu’il n’y aura un jour qu’une seule solution : celle qu’ils ont eux-même choisi, en refusant la communauté dans laquelle ils se sont rendus; ce qui est une extraordinaire inconséquence et qui rend leur intégration (ne parlons même pas de leur assimlation..) tout simplement impossible; mais de leur fait, et par leur faute…..
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