Depuis que le pape a décrété une année saint Paul, les publications abondent et les débats se multiplient. Les catholiques y participent, évidemment, mais aussi des philosophes de diverses traditions – y compris des marxistes et des marxisants.
Saint Paul n’est pas seulement au coeur de la réflexion théologique. Il joue un rôle décisif dans l’histoire de notre civilisation car c’est l’homme de la rupture entre le judaïsme et le catholicisme. Il a également inspiré nombre de réflexions politiques au XIXeme siècle, ou il fut présenté comme un authentique révolutionnaire. Il est par ailleurs accusé d’être le premier responsable de l’antisémitisme chrétien. »Saint Paul, prophète de la rupture ? » La question mérite d’être posée dans un lieu, laïque, qui se consacre a la réflexion politique.
Dans le cadre des Mercredi de la Nar (1), Gérard Leclerc, lui-même auteur d’un livre sur saint Paul aujourd’hui épuisé, répondra à cette question et animera le débat qui n’est pas sans actualité.
(1): Mercredi 11 février, 17, rue des Petits-Champs, Paris 1er (4e étage).
Dans l’Antéchrist, Nietzsche n’a pas hésité à dire que « Paul a vu dans le christianisme une formule permettant de surpasser, en les intégrant tout à la fois les cultes souterrains en tous genres. Il reprit à son compte tout ce à quoi tenait la fascination de ces religions de tchândâlas. Le voilà son chemin de Damas : il comprit qu’il avait besoin de la croyance à l’immortalité pour dévaluer le monde, que l’idée d’enfer viendrait à bout de Rome, qu’avec l’au-delà on tue la vie. Nihiliste et chrétien cela va bien ensemble »…..
Saint Paul, prophète de la rupture avec le judaïsme? Oui et non. Rappelons tout de même qu’il affirme qu’un juif converti au christianisme, étant à la fois du peuple de Dieu par l’esprit et par la chair, est plus élevé en dignité qu’un païen converti.