Nous voulions parler d’un récent édito/vidéo de Chritophe Barbier, dans l’Express : celui du 3 février, Un anti communisme stupide.
Et voilà que Sébasto envoie un commentaire qui, sur le fond, nous y amène directement :
« Interdit sur certains sujets, le « révisionnisme » est en revanche admis sans problème lorsqu’il s’agit de relativiser les génocides vendéen et ukrainien, ou encore de discuter du chiffre des victimes du stalinisme.
Après avoir reconnu que les guerres de Vendée ont donné lieu à des « atrocités injustifiables « , François Lebrun, dans son livre « Guerre de Vendée », pose ainsi la question : » Faut-il pour autant les utiliser aujourd’hui de façon manichéenne, afin de magnifier les victimes et de jeter l’exécration sur les bourreaux, vrais ou supposés ? «
Pourquoi rapprocher les deux réflexions ? On va le voir.
Écoutons Christophe Barbier :
« Instaurer une journée nationale d’hommage aux victimes des régimes communistes, telle est l’idée saugrenue de 17 députés UMP, qui veulent faire adopter un projet de loi en ce sens… C’est une idée saugrenue parce que un tel drame mérite autre chose que de la provocation politique… Tout traitement mémoriel, tout traitement par amalgame dans l’Histoire, toute compétition des massacres, toute compétition du pire (le nazisme était-il pire que le communisme, le communisme est-il pire qu’autre chose) tout cela n’a aucun sens… »
Bon, jusque là on peut approuver, même si Barbier n’est pas très gentil avec les 17 députés, qui ont au moins le mérite de vouloir en finir avec la plus extraordinaire supercherie/tartufferie des temps modernes : à savoir que, si l’on a fait le procés de Nuremberg du nazisme, on attend toujours celui du marxisme-léninisme. On se dit que Barbier va dire quelque chose. On attend, donc, la suite; et là, on est déçu. On va même aller de déception en déception.
Première surprise : « Qu’y a-t-il vraiment de commun entre Mao et Staline, entre Pol Pot et Castro, nous allons comparer des choses qui ne sont pas comparables… » Là, franchement, Christophe Barbier devrait lire, entre autres, le discours de Soljéniitsyne aux Lucs sur Boulogne (1). Ce qu’il y a de commun entre tous les monstres qu’il a cité, c’est la matrice originelle qui leur est commune à tous : la Révolution de 1789/1793.
Mais Barbier surprend et déçoit encore plus lorsqu’il assène, le plus naturellement du monde « Et du côté d’Allende, il faut chercher aussi des victimes ? Non, ce ne serait pas raisonnable… »
Que veut dire Christophe Barbier par là ? Veut-il sous entendre que ce qui s’est passé au Chili après Allende est comparable à l’horreur durable des systèmes qui ont nom stalinisme, maoïsme, castrisme, khmers rouges, ainsi que l’immense masse des victimes qu’ils ont occasionnées ?…..
Et pour finir, après ce morceau de bravoure sur Allende, que fait Christophe Barbier ? Et que propose-t-il, à la place de ce que proposent les 17 députés UMP qu’il a disqualifié au début ? Eh bien, justement, rien ! Il évacue le problème, il ne parle de rien et, hop, le tour est joué ! Aucune condamnation du marxisme-léninisme, rien ! Et c’est là que nous retrouvons le billet de Sébasto.
Car, de fait, en agissant comme il le fait, Christophe Barbier illustre parfaitement l’idée de ce billet : il relativise ! Quelles qu’en soient les raisons, on assiste bien à un refus de fait de vouloir même simplement envisager une mise en accusation du communisme. On est en plein dans ce négationnisme et ce révisionnisme qu’évoque avec justesse notre correspondant.
N’est-ce pas étrange ? N’est-ce pas même stupéfiant ?
(1) : consultable dans son intégralité dans la Catégorie Grands Textes (c’est le Grands Textes I).
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